Alors que l’application « Mission Forêt avec Noé » est sortie depuis trois mois, les observations en forêt se multiplient ! Comme plus de 1200 détenteurs de smartphone en France, Thomas l’a téléchargé et s’est lancé dans l’aventure de l’observation nature. En septembre dernier, il observe un Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) dans un bois des Yvelines : il est le premier à transmettre une observation de cette espèce via « Mission Forêt avec Noé ».
L’occasion pour l’OBF de vous faire découvrir cette mission accessible à tous les observateurs, quel que soit leur niveau !

Par sa taille, pouvant atteindre jusqu’à 50 cm de large, sa physionomie en éventail, issue d’une superposition de chapeaux, ainsi que son odeur forte et piquante, repérable de loin, le Polypore soufré n’aurait pu être confondu par Thomas avec aucun autre champignon du groupe des Polypores. Sa couleur est aussi un très bon indice pour le reconnaître. Sur sa face supérieure, le Polypore soufré est un camaïeu de jaune rosé à jaune orangé, avec des extrémités ondulées plus claires. Sa face inférieure est de couleur soufre… sans nul doute à l’origine de son nom. Cette couleur jaune lui vaut d’être utilisé pour la teinture des tissus.
En forêt, le Polypore soufré s’installe sur des feuillus, en particulier les arbres fruitiers, les chênes, les robiniers, ou encore les peupliers. On le trouve plus rarement sur les résineux. Thomas aurait pu l’observer sur le bois mort, mais il l’a photographié fixé à un arbre sur pied. Lorsqu’il s’installe sur les troncs ou les branches charpentières, comme sur l’arbre de la photo de Thomas, il contamine le bois en son cœur tout en épargnant l’écorce. S’en suit une décomposition rapide du bois pouvant provoquer des fissures, des ruptures de branches, entrainant à terme la mort de l’arbre. En cela, le Polypore soufré est un excellent décomposeur, indispensable à la régénération du sol.
Resterait à savoir si Thomas a dégusté sa trouvaille. En effet, la chair du jeune Polypore soufré est charnue, proche de la texture fibreuse de la viande blanche, ce qui lui vaut son nom américain « chicken of the woods » (« poulet des bois » après traduction). Gare cependant aux allergies qu’il peut provoquer lorsqu’on le consomme.
En tout cas, l’observation de Thomas permet de compléter les informations sur l’aire de répartition du Polypore soufré en France. En effet, à l’heure actuelle, même si les scientifiques soupçonnent sa présence sur l’ensemble du territoire métropolitain, les données géographiques sur ce champignon sont rares.
Faites comme Thomas, qui a photographié ce fabuleux Polypore soufré (et aussi le Polypore marginé et l’Orvet fragile) avec l’appli « Mission Forêt avec Noé », aidez-nous à retrouver cette espèce en participant à la « Mission soufrée » de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts.
Son mot de la fin : « Merci pour cette application fort sympathique. »
Eh bien ! merci Thomas pour ces belles observations.