Les bryophytes, ces organismes majoritairement méconnus du grand public, sont des plantes absolument spectaculaires. Sans racines ni système vasculaire, elles peuvent se fixer sur tout type de support : terre, bois, pierre…
Avec environ 26 000 espèces répertoriées dans le monde, les bryophytes sont apparues il y a 400 millions d’années. Elles se divisent en trois groupes : les mousses, les hépatiques et les anthocérotes. Mesurant seulement quelques centimètres de long, les bryophytes sont des petites plantes chlorophylliennes. Une plante chlorophyllienne réalise la photosynthèse, signifiant qu’elle produit elle-même les nutriments dont elle a besoin à partir de l’eau, de sels minéraux, de dioxyde de carbone et de l’énergie fournie par la lumière.
L’identification de bryophytes se fait essentiellement au microscope afin de pouvoir observer leurs cellules et confirmer leur détermination. Il est tout de même possible d’essayer de les différencier et d’en identifier certaines grâce à différents éléments anatomiques visibles à l’œil nu, comme la présence de feuilles, de tiges, de thalles, ou de rhizoïdes.
• LES MOUSSES
Les mousses sont composées d’une tige, qu’elle soit dressée, couchée ou rampante, ainsi que de feuilles, dont la taille et la forme peuvent varier. Elles s’accrochent à leur support grâce à des rhizoïdes. Attention, les rhizoïdes sont à distinguer des racines. En effet, les racines sont des structures présentes sur les plantes vasculaires (plantes avec des vaisseaux conducteurs telles que les arbres) et ont une structure interne complexe composée de différents types de tissus. Les rhizoïdes sont eux présents sur des plantes non-vasculaires et sont en forme de filaments. Contrairement aux racines, les rhizoïdes ont un rôle moins spécialisé dans l’absorption de nutriments et aident surtout à l’ancrage de la plante sur son support. L’ensemble des feuilles, tiges et rhizoïdes forme ce qui s’appelle le gamétophyte, structure qui porte les cellules sexuelles de la mousse.
Quand vient le cycle de la reproduction, une structure appelée sporophyte se développe au-dessus du gamétophyte. Le sporophyte contient une soie avec au bout une capsule ronde contenant des spores. Les spores sont les cellules fécondées d’une bryophyte.
Ainsi, le gamétophyte d’une mousse est visible toute l’année, mais le sporophyte est visible seulement quelques semaines/mois par an.
• LES HÉPATIQUES
Les hépatiques sont divisées en deux sous-groupes : celles qui sont composées de feuilles, semblables aux mousses, et celles qui ont une lame verte aplatie à la place de la tige et des feuilles, appelée thalle. Leur sporophyte est structuré de la même manière chez les deux sous-groupes : il comprend une capsule au sommet d’une soie transparente. Cette capsule peut s’ouvrir par des valves ou par déchirement afin de relâcher les spores.
Attention, les hépatiques à feuilles peuvent être confondues avec les mousses, même si elles sont souvent plus aplaties contre le substrat.
• LES ANTHOCÉROTES
Les anthocérotes possèdent un thalle, comme les hépatiques à thalle. La capsule du sporophyte est en constante croissance, lui donnant une forme allongée. L’ouverture de la capsule se fait à l’aide de deux valves, libérant ainsi les spores contenues à l’intérieur.
Nous vous proposons également de lire cet article visant à fournir les connaissances actuelles sur leurs habitats, leurs méthodes de reproduction, ainsi que leur rôle dans l’écosystème :
Schémas : Burgisser, L. et Cailliau, A. (2012) « Les mousses » : Liste Rouge, inventaire et initiation aux bryophytes du canton de Genève. Hors-Série n° 14. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève.
Sources :
Bertin, S. (2021) Un autre regarde sur la forêt. MUSEO éditions.
Leblond, S. et Boucher, A. (2011) Initiation à la bryologie – Voyage au cœur de la vie secrète des mousses.http://bryophytes-de-france.org/
Burgisser, L. et Cailliau, A. (2012) « Les mousses » : Liste Rouge, inventaire et initiation aux bryophytes du canton de Genève. Hors-Série n° 14. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève. Consulté le 26 septembre 2023, sur : http://www.naturalistes-romands.ch/documents/lr_bryo_reduit.pdf






