Les plantes ont aussi leur langage

L’idée que les arbres « parlent » n’appartient plus seulement aux contes ou aux forêts fantastiques, tels que Fangorn ou Brocéliande, mais bien à la réalité. Dans les années 80, des scientifiques se sont rendu compte que les végétaux, pourtant immobiles, sont capables de transmettre des signaux à leurs semblables grâce à l’utilisation de composés organiques volatiles.

CCBYNCND Manu B.
CCBYNCND Manu B.

Pour communiquer entre elles, les plantes s’envoient de savants cocktails chimiques, qui sont longtemps passés inaperçus, car leurs manifestations ne sont ni évidentes, ni facilement mesurables.

L’un des cas les mieux décrits est celui de l’Acacia caffra. Typique de la savane africaine, cet arbre est à la base de l’alimentation des antilopes koudous. C’est en trouvant des antilopes mortes à côté d’acacias que des chercheurs ont suspecté des mécanismes de défense inédits. Ils ont alors procédé à une expérience : blesser les feuilles et les analyser. Au bout de deux heures, leur teneur en tanins avait atteint jusqu’à deux fois et demie la quantité initiale : elles étaient devenues immangeables et toxiques. Et plus surprenant encore, les mesures de tanins effectuées sur les feuilles des acacias situés à plusieurs mètres de là montraient que le message d’alerte s’était transmis d’arbre à arbre ! L’explication avancée par les scientifiques : après une agression (morsure ou déchirure), la feuille d’acacia libère un gaz, l’éthylène, qui, dans un rayon de 6 mètres, se dépose sur les feuilles voisines et déclenche la sécrétion de tanins chez les acacias récepteurs.

Mais il n’est pas nécessaire d’aller en Afrique pour observer ces phénomènes. Les peupliers réagissent de la même façon après une agression en doublant la teneur en tanins de leurs feuilles. Dans le même temps, les arbres voisins non agressés augmentent de près de 60 % leur proportion de tanins. Le messager est encore une fois l’éthylène. Vous l’avez peut-être déjà observé dans votre cuisine, il permet également à nos pommes et bananes de s’échanger des informations de croissance : des pommes en train de mûrir diffusent cette hormone végétale qui hâte le jaunissement de bananes vertes mises à proximité. À l’inverse, placées loin des pommes, les bananes mûrissent plus lentement.

Il s’avère que les arbres peuvent aussi communiquer via le sol, grâce à un réseau fongique (champignons) appelé « Mycorrhizal mycelium », aussi surnommé « Wood Wide Web » en référence à Internet. Ce champignon vit autour des racines des arbres et permet le transfert de nutriments, d’eau et d’informations entre les individus. Grâce à ce système, l’approvisionnement alimentaire d’un arbre pourrait provenir d’autres arbres.

Les arbres pourraient donc apprendre, mémoriser, s’avertir mutuellement de dangers, via les airs et le sol. Cette étrange affaire est à suivre, mais, déjà, le monde végétal révèle une voix insoupçonnée, presque audible…

 

En parlant d’arbres et de champignons, n’oubliez pas que vous avez 7 missions d’apprentissage sur les premiers et 8 missions d’inventaire sur les champignons Polypores ce mois-ci !

 

En savoir + :
https://www.youtube.com/watch?v=ahpLb4tUPRs
http://mysteres-verts.over-blog.com/article-acacia-appel-au-carnage-75223454.html

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