À la recherche de la Bacchante (Lopinga achine)

De mai à aout, partez à la recherche de la Bacchante, un papillon brun dont la population connait une importante régression. Pour prendre part à cette aventure, il vous faudra utiliser l’application INPN Espèces afin de nous partager vos découvertes et vos meilleurs clichés. Pour plus d’explication sur comment participer, vous pouvez consulter nos tutos.

La Bacchante est un papillon d’une envergure de 40-46mm. La face supérieure de ses ailes est brune, marquée de grands ocelles noirs cerclés de jaune pâle. Leur face inférieure est de couleur brune grisâtre et présente un alignement de gros ocelles noirs centrés de blanc et cernés de jaune inclus dans une large bande blanche, bordé à l’extrémité par trois lignes brun foncé parallèles.

La Bacchante vole en une seule génération de fin mai à aout, et fréquente les clairières et les lisières herbeuses des bois, les zones buissonnantes, et particulièrement les chênaies claires. La présence de bosquets denses de jeunes arbres associés à des arbustes variés et un couvert dense de hautes herbes lui sont particulièrement favorables. Il s’agit d’un papillon qui, en France, a subi l’une des plus importantes régressions pendant le XXe siècle. Elle a disparu de tout le quart nord-ouest du pays et du midi, et garde quelques populations plus ou moins abondantes dans l’Est, en particulier dans le Jura et la Bourgogne.

Pour plus d’informations et pour prendre connaissance des espèces avec lesquelles vous pourriez la confondre, consultez sa fiche espèce.

Nous vous souhaitons une bonne recherche de la Veloutée plane, et de belles observations.

Sources :

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/53615?lg=fr

Image illustration : © Thomas Marent / Biosphoto

Les Quêtes Printanières

Le printemps est officiellement de retour et avec lui trois nouvelles quêtes ! Joignez-vous à la recherche de trois espèces de début de printemps : le Morio, l’Aurore et l’Orvet fragile. Baladez-vous en forêt à la recherche de ce drôle de lézard sans pattes et de ses deux magnifiques papillons intrigants. Pour prendre part à cette aventure, il vous faudra utiliser l’application INPN Espèces afin de nous partager vos découvertes et vos meilleurs clichés. Pour plus d’explication sur comment participer, vous pouvez consulter nos tutos

Morio ou Nymphalis antiopa

© Jean-Yves MALMASSON / Oreina

Le Morio est un papillon très remarquable, mesurant jusqu’à 7,5 cm d’envergure, vous ne pourrez pas louper ce papillon aux ailes magnifiques. Les ailes du Morio sont brun foncé avec des reflets pourpres et une bande jaune ou blanche et des tache bleues sur le dessus, le dessous est noir avec la même bande blanche. Vous pourrez observer ce papillon à partir de mars à juin, notamment en juin-juillet lors de sa période de vol, partout en France et jusqu’à 2000 m d’altitude ! Cependant, si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, rapprochez-vous de bouleaux et de saules, ces arbres étant ses plantes hôtes, le Morio se nourrissant majoritairement de sève. L’habitat du Morio varie des forêts de saules et bouleaux, aux vallées de rivières, vallons rocheux, dunes et landes sèches et humides.

Aurore ou Anthocharis cardamines

© Jean-Luc POTIRON / Oreina

L’Aurore tient son nom du soleil levant, les ailes du mâle étant blanches à bordure noire et ornées d’une grande tache orange, rappelant le soleil à l’aube. Ce papillon présente un dimorphisme sexuel marqué, les femelles ne possédant pas de tache orange sur leurs ailes, chez les deux sexes le revers des ailes est blanc tacheté de vert. Vous trouverez ce petit papillon de 4 cm jusqu’à 2200 m d’altitude, de fin février à juin. L’Aurore vit en lisière de bois, cependant, elle est friande de milieux fleuris comme les prairies, clairières, talus herbeux et bords de routes. Cette attirance est due au fait que ses plantes hôtes sont toutes des fleurs de la famille des brassicacées, principalement l’Alliaire officinale, la Cardamine des prés et l’Arabette hérissée. Profitez d’observer ces magnifiques fleurs pour essayer de prendre en photo la superbe Aurore.

Orvet fragile Anguis fragilis

© Alexandre ROUX / Flickr

L’Orvet fragile est une espèce intrigante, de par son apparence et son mode de déplacement qui s’apparentent à ceux d’un serpent. Les Orvets sont des lézards mesurant entre 30 et 50 cm de long et possédant une peau lisse et brillante, dont la couleur évolue au long de leur vie. Étonnamment, l’Orvet ne possède pas de pattes, c’est un lézard apode, il doit donc se déplacer par reptation, en rampant comme un serpent. L’Orvet est une espèce très discrète, ce qui la rend difficile à observer, les informations de présence de cette espèce sont donc peu nombreuses. Cependant, avec un œil averti, vous pourrez le trouver au bord des chemins ou le long des lisières de forêts, généralement en maraude. Ce lézard sans pattes à tête de dragon, commence à se montrer en fin d’hiver en février-mars, et ce, jusqu’en octobre-novembre.

Pour plus d’informations sur ces espèces, et pour prendre connaissance des espèces avec lesquelles vous pourriez les confondre, consultez leurs fiches espèces (Morio, Aurore et Orvet fragile).

Nous vous souhaitons une bonne recherche de ces drôles de bestioles, et de belles observations. 

Sur les traces de la Veloutée plane, une quête annuelle

En ce début d’automne, nous vous proposons de vous joindre à notre nouvelle quête annuelle, pour rechercher la Veloutée plane. Baladez-vous toute l’année en forêt à la recherche de ce petit escargot poilu qui étonnera petits et grands. Pour prendre part à cette aventure, il vous faudra utiliser l’application INPN Espèces afin de nous partager vos découvertes et vos meilleurs clichés. Pour plus d’explication sur comment participer vous pouvez consulter nos tutos.

LA VELOUTEE PLANE (Helicodonta obvoluta)

Veloutée plane en sous-bois Lorraine France © Stéphane Vitzthum

Il vous sera demandé un œil avertit afin de trouver la petite Veloutée, cette dernière ne mesurant que 6 mm de hauteur pour 13 mm de diamètre. Elle doit son nom de veloutée à l’évocation du velours dû à sa coquille brune velue. Une autre caractéristique de la Veloutée plane, permettant de la distinguer d’autres espèces poilues, est sa coquille plate dont la forme rappelle une courroie enroulée, qui lui vaut le nom « escargot courroie » en allemand.

Il faudra vous aventurer dans des coins humides de la forêt en automne pour l’apercevoir, la Veloutée s’abritant dans des troncs de bois pourris afin d’hiberner. Elle a aussi tendance à se cacher dans la litière de la forêt. Elle reprendra son activité à l’arrivée des beaux jours en avril prochain et entamera sa période de reproduction entre mai et juillet, où vous pourrez observer des œufs. Un individu a une espérance de vie allant de 2,5 à 3 ans et se nourrit principalement de feuilles, fleurs, lichens et mousses.

Cette espèce est présente dans toute la France métropolitaine hormis la façade atlantique et la Corse. Elle affectionne les zones boisées et est souvent présente sous les feuilles et les pierres, dans le bois mort et les vieilles souches.

Pour plus d’informations et pour prendre connaissance des espèces avec lesquelles vous pourriez la confondre, consultez sa fiche espèce.

Nous vous souhaitons une bonne recherche de la Veloutée plane, et de belles observations.

Les quêtes de l’Été en forêt : partez à la découverte de deux papillons et vivez des aventures ensoleillées

Cet été, baladez-vous en pleine nature grâce à notre quête forestière sur le Petit Mars Changeant et le Grand Mars Changeant, deux papillons d’un bleu profond dont l’intensité varie selon la position des ailes au soleil. La quête se terminera en octobre 

Durant vos prochaines sorties au cœur de la forêt, soyez attentifs pour voir ces magnifiques créatures colorées virevolter, photographiez-les et transmettez-nous vos trouvailles sur l’application INPN Espèces.

Le Petit Mars Changeant (Apatura ilia)

Petit Mars Changeant © Thomas Marent / Minden Pictures / Biosphoto

Le Petit Mars Changeant est un papillon de grande taille, avec une envergure de 6 à 7 cm. Ses ailes sont marron avec des reflets bleus/métalliques, dont l’intensité dépend de l’angle d’observation. Le dessus des ailes arbore une longue bande de taches blanches ou orange en forme de V.

Il se distingue du Grand Mars changeant par la présence d’un ocelle noir sur le dessus de l’aile antérieure et par un dessous des ailes plus uniforme

On le trouve généralement dans les clairières et le long des chemins forestiers bordés de saules et de peupliers qui sont ses plantes hôtes. 

Il est présent dans toute la France métropolitaine à l’exception de la Corse. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Le Grand Mars Changeant (Apatura iris

Grand Mars changeant © Michel Rauch / Biosphoto

Le Grand Mars Changeant est  légèrement plus grand que le Petit Mars Changeant, il mesure 7 à 8 cm d’envergure. Le dessus des ailes est presque identique à celui du petit Mars Changeant. Il n’y a pas de tache sombre nette sur le dessus de l’aile antérieure. On retrouve des ocelles noirs entourés d’orange uniquement sur les ailes postérieures. Le mâle possède également des reflets bleu foncé/violet très prononcé. A noter que, contrairement au Petit Mars Changeant, il ne possède pas de forme avec des taches orange au lieu des taches blanches.

Pour éviter de le confondre avec d’autres papillons sombres à taches blanches, il faut prêter attention au dessous de ses ailes qui arborent plusieurs couleurs bien marquées : le brun, l’ocre, le noir et l’argent. On retrouve un ocelle noir entouré d’orange sur les ailes antérieures.

L’espèce fréquente principalement les saules et très rarement les peupliers. Elle apprécie les forêts matures de feuillus. Il est très difficile d’en apercevoir car le Grand Mars changeant vole généralement autour des branches les plus hautes des arbres, ne descendant que pour s’abreuver.

L’espèce est présente dans la plupart des départements de France métropolitaine à l’exception de la Corse. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Les autres quêtes encore ouvertes : 

Gardez les yeux ouverts ! La quête printanière sur le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est encore ouverte jusqu’à fin septembre ! De même, la quête sur les champignons lignicoles vous permettant de dénicher  l’Amadouvier (Fomes fomentarius), la Langue de bœuf (Fistulina hepatica), le Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus), le Polypore marginé (Fomitopsis pinicola), et le Polypore soufré(Laetiporus sulphureus) se poursuit jusqu’à cette date.

Les observations sont enregistrées grâce à l’application smartphone INPN espèces, téléchargeable gratuitement sur Android et iOS. Voici le guide d’utilisation.

Nous vous souhaitons à tous et à toutes de très belles observations ! 

Explorez la forêt avec les quêtes printanières !

Le printemps arrive à grands pas ! Printemps rime avec renouvellement, et pour l’occasion la quête sur le Sonneur à ventre jaune est réouverte jusqu’à septembre et avec elle, une nouvelle quête florale concernant deux espèces, qui débutera en mars et se terminera en juin : l’Anémone sylvie et la Parisette à quatre feuilles ! Durant vos prochaines balades en forêt, ouvrez l’œil pour les photographier et envoyer vos données.

LE SONNEUR À VENTRE JAUNE (Bombina variegata)

Sonneur à ventre jaune © E. SANSAULT – ANEPE Caudalis

Cet amphibien de 4 à 5 cm de longueur tire son nom de son ventre de couleur jaune à orange tacheté de noir. Son dos est de couleur brune terreuse et sa peau est parcourue de verrues réhaussées de petites épines noires. Il possède des pupilles de forme triangulaire ou en forme de cœur et un iris doré.

Il apprécie tout particulièrement les habitats humides et on peut le retrouver dans les ornières, les fossés, les vases, les flaques et en bordure de chemins. 

Le Sonneur à ventre jaune se trouve sur une bonne partie du territoire métropolitain mais il est absent en Corse, dans le Sud-Ouest, en Bretagne, en Île-de-France et dans le Nord.

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin septembre.

L’ANÉMONE SYLVIE (Anemone nemorosa)

Anémone sylvie © Olivier Escuder

Cette plante à fleurs mesure de 1 à 30 cm de hauteur et porte une seule fleur, de couleur blanche le plus souvent, qui présente entre 5 à 9 pétales de forme ovale. Prenez garde, aussi belle soit-elle c’est une plante toxique. Sa période de floraison s’étend de fin février à fin mai. 

Cette plante pousse dans les bois humides et peut former des tapis de fleurs qui peuvent être denses en sous-bois. Cette espèce est indicatrice des anciennes forêts.

Elle est présente sur l’ensemble du territoire métropolitain à l’exception du Sud-Est et du pourtour méditerranéen. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin mai.

LA PARISETTE À QUATRE FEUILLES  (Paris quadrifolia)

Parisette à quatre feuilles © Olivier Escuder

La Parisette à quatre feuilles, comme son nom l’indique, possède quatre feuilles positionnées tout autour de la tige en forme de cercle. La tige peut mesurer entre 20 à 40 cm de hauteur. La fleur, de couleur verte, se trouve au sommet de la tige. En son centre, on retrouve une baie de couleur noir bleuâtre. 

Tout comme l’Anémone sylvie, la Parisette à quatre feuilles est une plante toxique. Elle possède une période de floraison qui s’étend de fin février à fin mai et on la retrouve également dans les bois humides. 

La Parisette à quatre feuilles est présente sur une grande partie du territoire métropolitain. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin mai.

Les autres quêtes encore ouvertes

La quête sur les champignons lignicoles est également toujours ouverte ! Vous pouvez donc gardez un œil ouvert pour dénicher l’Amadouvier (Fomes fomentarius), la Langue de bœuf (Fistulina hepatica), le Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus), le Polypore marginé (Fomitopsis pinicola), et le Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) jusqu’à fin septembre !

Pour rappel, les observations sont recensées grâce à l’application smartphone INPN espèces, téléchargeable gratuitement sur Android et iOS dont voici le guide d’utilisation.

Nous vous souhaitons à tous et à toutes de très belles observations !

La vie secrète des bryophytes

Les bryophytes, communément appelées mousses, sont des organismes vivants dont on oublie souvent l’existence. Pourtant, ces plantes fascinantes ont une vie bien remplie. Les bryophytes sont des alliées précieuses pour appréhender les conditions d’un milieu. Elles sont appelées « plantes indicatrices » par les forestiers car leur présence, ou absence, aide les gestionnaires à examiner l’environnement d’une forêt et poser un diagnostic sur son état.

Après l’article publié la semaine dernière (disponible ici) vous décrivant les différents types de bryophytes, voici un nouvel article visant à fournir les connaissances actuelles sur leurs habitats, leurs méthodes de reproduction, ainsi que leur rôle dans l’écosystème. 

LEURS HABITATS

Les bryophytes, avec 26 000 espèces répertoriées dans le monde, sont présentes dans toutes les régions du globe, allant de l’équateur aux pôles, à l’exception du milieu marin car elles évitent l’eau salée. Elles sont aussi présentes au bord des ruisseaux, des lacs, des marais, ou tourbières. Vous trouverez la plupart des bryophytes dans des milieux frais et humides, comme en forêt dans lesquelles elles se développent sur le sol, les rochers, les écorces des arbres, ainsi que les souches et troncs d’arbres en décomposition. Toutefois, d’autres sont observables dans des milieux secs et à découvert, comme sur des roches ensoleillées, des pelouses sèches, des murets, des trottoirs ou encore des routes. Des espèces menacées peuvent même s’y trouver !

En fonction du groupe, les bryophytes ont tout de même des préférences concernant leur habitat. Les mousses et hépatiques peuvent être trouvées sur de nombreux substrats différents, tels que la terre pour les espèces terricoles, les écorces d’arbres pour les espèces corticoles, et les rochers pour les espèces saxicoles. Mais ce n’est pas tout ! Elles peuvent pousser également sur des pavées ou des murs. Les anthocérotes poussent également sur la terre, mais affectionnent particulièrement les sols cultivés ou anciens talus de gravières

Souche d’arbre recouverte de mousses © Philippe Henry / Biosphoto
Fontinale commune (Fontinalis antipyretica), source du Doubs, France © Frédéric Tournay / Biosphoto

• LA REPRODUCTION

Les bryophytes peuvent se reproduire de deux manières différentes : par voie sexuée (avec fécondation) ou par voie asexuée (sans fécondation). 

REPRODUCTION AVEC FÉCONDATION

Le gamétophyte produit les organes sexuels mâles et femelles. Quand vient la pluie, les spermatozoïdes nagent jusqu’à trouver une cellule sexuelle femelle à féconder. Une fois ces cellules fécondées, elles se développent en sporophyte avec au bout une capsule dans laquelle se développent des spores. Cette capsule s’ouvre quand le développement des spores est terminé, et elles sont ainsi disséminées par le vent. Une fois au sol, les spores germent pour donner naissance à ce qu’on appelle des protonémas. Ceux-ci se développent alors en bourgeons et enfin en gamétophytes. Le cycle recommence alors.

Source : Burgisser, L. et Cailliau, A. (2012) « Les mousses » : Liste Rouge, inventaire et initiation aux bryophytes du canton de Genève. Hors-Série n° 14. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève
Tortule des murailles (Tortula muralis) © Marie Aymerez / Biosphoto

REPRODUCTION SANS FÉCONDATION

Les bryophytes peuvent également se reproduire de manière asexuée, par propagules ou fragmentation ! Ces modes de reproduction ont l’avantage de permettre aux bryophytes de se reproduire rapidement

Les propagules, qui sont des petits morceaux de bryophytes constitués de cellules, se décrochent du gamétophyte lorsqu’il pleut. Elles peuvent être contenues dans une sorte de corbeille, sur une feuille ou sur les rhizoïdes. Quand elles se décrochent des bryophytes, elles génèrent de nouvelles plantes. Les propagules permettent ainsi de créer de nouveaux individus complets, qui seront des clones du précédent

La reproduction asexuée par fragmentation est également courante chez les bryophytes. Les feuilles peuvent se briser au contact de la pluie ou du vent, et à partir de ces fragments une plante entière peut se redévelopper

À noter que ces modes de reproduction ne permettent pas d’assurer la variabilité génétique des bryophytes, contrairement à la reproduction sexuée. La variabilité génétique est très importante car elle permet une meilleure résistance aux maladies et aux conditions environnementales changeantes. 

Nous pouvons tout de même noter que certaines bryophytes sont théoriquement immortelles !

Propagules dans une corbeille de Marchantia polymorpha (Hépatique des fontaines) 
© Krzysztof Ziarnek, Kenraiz, 2021

LEURS RÔLES

Les bryophytes sont essentielles au bon fonctionnement de nombreux cycles, tels que celui de l’eau en retenant l’excès d’humidité présent dans le sol ou en ralentissant son évaporation, ou celui de l’azote en forêts boréales. Elles sont aussi d’importants puits de carbone

Elles participent également à la formation de l’humus, mélange complexe de matière organique en décomposition, qui permet à d’autres végétaux de s’installer à leur tour. Les bryophytes permettent ainsi la création de nombreux sites favorables à la germination de nouvelles plantes

Les bryophytes forment aussi l’habitat de milliers de petits animaux, tels que les acariens, les collemboles, les rotifères, les tardigrades, les coléoptères et d’autres invertébrés. Il existe une véritable chaîne trophique au sein des bryophytes. Même les oiseaux les utilisent afin de former leurs nids !

Elles permettent également la biosurveillance des écosystèmes : leur présence ou absence donne une indication de la qualité de l’air ou de l’eau. Plus il y en a, plus l’écosystème dans lequel elles se trouvent est sain. En forêt, les bryophytes sont des alliées précieuses pour comprendre les conditions du milieu. Les gestionnaires forestiers les utilisent souvent afin de valider le diagnostic d’une forêt et pour prendre les décisions d’entretien !  

CONCLUSION

En somme, les bryophytes sont beaucoup plus complexes qu’elles n’en paraissent, et ne sont pas des parasites comme on pourrait le penser. Leur présence est même un indice précieux de la santé de l’écosystème dans lequel elles se trouvent. De quoi vous donner envie maintenant de vous accroupir et de les observer lors de votre prochaine sortie !

Sources : 

Bertin, S. (2021) Un autre regarde sur la forêt. MUSEO éditions. 

Leblond, S. et Boucher, A. (2011) Initiation à la bryologie – Voyage au cœur de la vie secrète des mousses.http://bryophytes-de-france.org/

Burgisser, L. et Cailliau, A. (2012) « Les mousses » : Liste Rouge, inventaire et initiation aux bryophytes du canton de Genève. Hors-Série n° 14. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève. Consulté le 26 septembre 2023, sur : http://www.naturalistes-romands.ch/documents/lr_bryo_reduit.pdf