Archives pour la catégorie Groupe d’espèce

Les Araignées

Taxonomie et anatomie

Les araignées sont des Arachnides appartenant à l’embranchement des Arthropodes et au sous-embranchement des Chélicérates.

Cette classe comprend des animaux avec quatre paires de pattes et des chélicères au niveau de la tête (appendice pair caractéristiques des chélicérates, pinces pour les scorpions et crochets pour les araignées). On y retrouve principalement les araignées, les opilions (ou faucheux), les scorpions, les pseudoscorpions et enfin les acariens.

En France, on trouve environ 1710 espèces d’araignées différentes réparties en 48 familles, les plus petites d’entre elles mesurent à peine 1 mm d’envergure (Salticidae) et les plus grandes jusqu’à 17 cm (Eratigena duellica). Elles diffèrent des insectes par leurs quatre paires de pattes (contre trois pour les insectes) et l’absence d’aile et d’antenne. Elles consomment principalement des insectes mais sont omnivores ; nombre d’entre elles se nourrissent aussi de pollen.

© Jean-François Noblet / Biosphoto

 © Stéphane Vitzthum / Biosphoto

Les araignées sont fascinantes à bien des égards. Leur biologie unique en fait des prédateurs redoutables dans le règne animal. Leur corps est divisé en deux parties distinctes : le céphalothorax, où se trouvent les organes sensoriels et les pattes, et l’abdomen, qui abrite les organes vitaux comme les poumons, un système circulatoire ouvert, le cœur et des glandes séricigènes produisant la soie.

© Wikipedia

Ces créatures tirent leur excellente prédation de leurs capacités sensorielles extraordinaires. En effet, elles possèdent des organes sensoriels spécialisés, notamment des poils ultrasensibles aux vibrations pour détecter proies et prédateurs. Elles ont aussi de multiples yeux (entre 6 et 8) qui leur permettent de repérer les mouvements dans différentes directions.

Cycle de vie et reproduction

Les modes de reproduction des araignées varient considérablement d’une espèce à l’autre. Certaines araignées mâles utilisent des rituels de séduction complexes pour attirer les femelles, tandis que d’autres s’engagent dans des combats souvent mortels pour avoir la chance de s’accoupler.

Le cycle de développement des araignées se réalise généralement sur une année. Elles pondent leurs œufs dans un cocon de soie. Ces nids peuvent contenir, selon la taille de l’araignée, entre une centaine et plusieurs milliers d’œufs. Après éclosion, les nouvelles nées subiront entre 6 et 12 mues pour atteindre la taille adulte.

© Pxhere / Cocon d’Argiope frelon

La soie d’araignée est l’une de leurs caractéristiques les plus remarquables. Produite par des glandes spéciales situées dans l’abdomen, la soie sert à la construction de toiles pour capturer les proies, à la création de sacs d’œufs et de leur retraite (une sorte de refuge) et même à la suspension des araignées dans les airs. Elles utilisent également leur soie pour le « ballooning » un phénomène de dispersion dans lequel les araignées éjectent de fins fils de soie et s’envolent littéralement, elles peuvent se déplacer sur plusieurs kilomètres de la sorte.

© Bruno Guénard / Biosphoto

Importance écologique

Les araignées sont également d’une importance écologique majeure. Elles prédatent les insectes, contribuant ainsi à la régulation naturelle de leur populations, ce qui aide à maintenir l’équilibre des écosystèmes. De plus, leurs toiles sont souvent utilisées comme indicateur de la santé environnementale car des changements dans la population d’araignées peuvent refléter des changements plus larges dans l’écosystème.

Cependant, malgré leur utilité écologique, les araignées suscitent souvent la peur et le dégoût chez les humains, ce qui conduit parfois à leur persécution injustifiée. Une meilleure compréhension de leur biologie et de leurs intentions (non elles ne cherchent pas à vous mordre et ne rentrent pas dans votre bouche la nuit) contribuerait à atténuer ces réactions négatives et favoriser une coexistence plus harmonieuse avec ces créatures.

Araignées et forêts 

Les forêts françaises accueillent une biodiversité riche, dont une diversité d’araignées (environ une centaine d’espèces différentes). Parmi ces espèces ont peut retrouver la Pardose forestière, la Ctenize corse ou encore la Mygale à chaussettes. 

© S. Lecigne / INPN espèces, Mygale à chaussette

© B. Leroy / INPN espèces, Ctenize corse

Les araignées forestières sont majoritairement terricoles, c’est-à-dire que leur cycle de vie est lié ou dépend de la terre. Elles ont un rôle important au sein de l’écosystème des forêts, notamment de par leur prédation qui régule les populations d’insectes.

En conclusion, les araignées de la forêt représentent une fascinante composante de notre écosystème. Leur rôle crucial dans le contrôle des populations d’insectes, leur diversité étonnante, ainsi que leur adaptation remarquable aux environnements forestiers en font des sujets d’étude essentiels pour les chercheurs et les passionnés de la nature. Bien que souvent craintes, les araignées jouent un rôle indispensable dans le maintien de l’équilibre écologique des forêts, il est donc crucial de les accepter et de les protéger dans nos efforts de conservation de la biodiversité.

Sources :

Les Amphibiens

Dans le cadre des Missions Forêt de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, Noé vous propose de découvrir le monde des amphibiens, des animaux fascinants qui ont évolué pour vivre dans deux environnements différents : l’eau et la terre. En effet, les amphibiens se sont affranchis du milieu aquatique il y a plus de 380 millions d’années. Actuellement, trois ordres sont reconnus parmi les amphibiens : les anoures (crapauds, grenouilles et rainettes), les urodèles (tritons et salamandres) et les gymnophiones. On compte 35 espèces d’amphibiens en France. 

Longues salamandres, petites grenouilles et gros crapauds : Pourquoi ces animaux vivent-ils entre terre et eau ? Quelle est leur place dans la dynamique des espèces et comment les observer ? Voici une présentation de cette classe de vertébrés à la peau brillante.

Particularités de l’anatomie des amphibiens

Les amphibiens ont une anatomie unique qui leur permet de vivre dans deux environnements différents : l’eau et la terre. Au cours de l’évolution, ce sont les premiers vertébrés à être sortis de l’eau pour conquérir la terre ferme et à adopter les quatre pattes. Ils ont réussi cette prouesse en changeant de corps au cours de leur croissance. En effet, la métamorphose est l’étape clef de leur développement, ils passent du corps d’un organisme aquatique à celui d’un organisme terrestre : les branchies deviennent des poumons, et les nageoires se transforment en pattes articulées ou même rebondissantes.

La peau des amphibiens est particulière, elle est adaptée à la vie aérienne et aquatique. Elle est recouverte d’un mucus comme la peau des poissons et possède de la kératine comme celle des mammifères, afin d’éviter la déshydratation de leur corps. Ce mucus est le fruit de la sécrétion de deux types de glandes : les glandes muqueuses, qui se focalisent sur des molécules assurant l’isolation thermique et le maintien de l’hydratation, et les glandes granuleuses ou parotoïdes, plus grosses et symétriques, qui sécrètent le venin. Cette toxicité leur permet de se protéger des prédateurs. Par exemple, le mucus de la salamandre tachetée provoque une paralysie et des contractions incontrôlables de la mâchoire des animaux qui tentent de la mordre, ce qui lui permet de se libérer. Les amphibiens sont plus ou moins toxiques. Leurs sécrétions sont souvent ciblées contre leurs prédateurs spécifiquement.

Tout comme les poissons, les amphibiens possèdent une ligne latérale le long de leur corps qui leur permet de détecter les mouvements dans l’eau, là où la vision est moins utile.

Comportement et modes de vie des amphibiens

Les amphibiens ont une grande variété de comportements et de modes de vie. Le terme amphibien provient du grec « amphi » (double) et « bios » (vie). Ce nom leur a été donné car ces vertébrés ont un cycle de vie en deux phases. La première phase se déroule dans l’eau, tandis que la deuxième se passe sur terre. Ce cycle commence au printemps, dès la ponte des œufs, qui sont en général pondus par les femelles près de l’eau. Les œufs éclosent et donnent naissance à des larves exclusivement aquatiques. Cette période peut être courte pour certaines espèces, tandis que d’autres prennent leur temps. Vers juin, certains têtards sont déjà prêts pour la métamorphose ! C’est au début de l’été que la transition entre la phase aquatique et terrestre a lieu. Cette phase est caractérisée par des changements physiologiques et physiques profonds chez les individus. Les tritons adultes quittent l’eau pour mener une vie sur terre : la phase terrestre commence. 

Étapes de la métamorphose d’une rainette verte (Hyla arborea)
© Bruno Guénard, Thomas Marent / Biosphoto

Cette transition entre la phase aquatique et terrestre peut varier selon les espèces, mais elle est toujours cruciale pour la survie des individus et de l’espèce dans son ensemble. De nombreux amphibiens passent une partie de leur vie dans l’eau, où ils se reproduisent et se développent en tant que larves. Après avoir subi une métamorphose, les larves se transforment en adultes terrestres. Certains amphibiens restent dans l’eau toute leur vie, comme les grenouilles arboricoles, qui passent leur temps dans les arbres surplombant des étangs ou des ruisseaux.

Concernant la reproduction, les anoures ne s’accouplent pas à proprement parler. Les mâles attirent les femelles par leur chant. Lorsqu’ils se retrouvent, ils mettent leurs aisselles en contact et lâchent simultanément les ovules et les spermatozoïdes dans l’eau. C’est une fécondation externe, qui a lieu à l’extérieur des corps des parents. Les têtards sont donc indépendants de leurs parents dès leur éclosion, et parfois dès la ponte des œufs. Les mâles alytes sont une exception : ils portent leurs œufs, les maintenant humides en les arrosant, jusqu’à l’éclosion des têtards.

Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), espèce en danger, portant ses œufs © Quentin Martinez / Biosphoto

Chez les urodèles, les mâles utilisent des spermatophores, des capsules contenant les spermatozoïdes. Lors de l’accouplement, la fécondation peut être externe ou interne, selon si le spermatophore est libéré dans l’eau ou à l’intérieur de la partenaire. Dans ce cas, les œufs éclosent à l’intérieur de la mère, où les têtards commencent à se nourrir. La mise-bas a souvent lieu au moment de la métamorphose. Si la mère participe à la nutrition de ses têtards, on parle de viviparité. Si elle ne les aide pas et qu’ils se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans son corps, on parle d’ovoviviparité. Les petits des Spélerpès de Strinati, du sud de la France, sont une exception : la mère garde ses œufs jusqu’à leur éclosion. Les petits se métamorphosent dans l’œuf, et lors de l’éclosion, des versions miniatures des adultes en sortent.

Femelle Spélerpès de Strinati gardant ses œufs © Fabio Pupin / Biosphoto

Certaines espèces, comme les grenouilles, sont actives pendant la journée, tandis que d’autres, comme les salamandres, sont nocturnes. Les amphibiens ont des habitudes alimentaires diverses, mais les adultes sont tous carnivores, se nourrissant essentiellement d’insectes (chenilles, vers blancs, taupins) et des mollusques (limaces, escargots). Ils sont des chasseurs de proies, dont la taille dépend des espèces. Sur terre, la chasse se fait à partir de la détection des mouvements. Une fois la proie trouvée, elle est attrapée à même la mâchoire. Sous l’eau, les proies sont détectées par les vibrations de l’eau et les molécules présentes dans l’eau, laissées par les autres organismes. En ouvrant leur mâchoire, un mouvement d’aspiration est créé et la proie est aspirée directement par l’amphibien.

Les amphibiens, menacés ? 

La population générale des amphibiens est mise en danger à cause de la destruction de leurs habitats. Les risques sont l’assèchement et l’urbanisation, qui réduisent considérablement la surface et la quantité d’espaces humides. La pollution des eaux est une autre menace pour ces espèces. Certaines constructions humaines coupent les voies de migration des groupes, comme les autoroutes et les voies ferrées par exemple. Plusieurs systèmes sont mis en place localement pour limiter la disparition de populations complètes qui auraient essayé de traverser la chaussée, par exemple en mettant en place des fossés et des barrières sur le bord de la route, pour que les animaux tombent dedans. Le lendemain matin, des bénévoles locaux viennent récupérer les individus pour les déposer de l’autre côté de la route. Il peut également y avoir des crapauducs, tunnels creusés sous la route que peuvent emprunter les batraciens. 

Crapauduc, France © Fabio Pupin / FLPA – Frank Lane Picture Agency / Biosphoto

Quelques conseils pour observer les amphibiens

Les amphibiens peuvent être assez timides, il est donc important de ne pas les déranger ou de perturber leur environnement naturel. Pour observer les amphibiens qui vous entourent, il faut choisir le bon moment : la plupart des amphibiens sont nocturnes, il est donc préférable de chercher à les observer au crépuscule ou la nuit. Le printemps est également la meilleure saison pour les observer car c’est la période de reproduction ! Il faut également le bon endroit : les marais, les forêts et prairies humides sont les habitats dans lesquels ils se trouvent. Vous pouvez parfois même avoir la chance de les trouver par leur chant ! Les mâles amphibiens produisent souvent des chants pour attirer les femelles, écoutez attentivement pour identifier les espèces. Enfin, il ne faut pas perturber leurs habitats afin de les trouver. Évitez de déplacer les roches, les feuilles ou les branches sous lesquelles ils se cachent. De plus, assurez-vous de ne pas utiliser de lampe-torche ou flash afin de ne pas les éblouir ou les perturber. 

Pour bien identifier les individus, les photos de vues dorsale et latérale sont très utiles. La position et la proéminence des glandes parotoïdes et des verrues sont de bons indicateurs. Une prise de vue avec le détail de l’avant du corps facilite également l’identification, la forme et la couleur des pupilles peut être un caractère déterminant.

Attention, il est important de noter que si les amphibiens ne sont pas toxiques pour les humains, il est interdit de les manipuler, ce sont des espèces protégées ! Ce sont des animaux qui ont la peau fragile, dénudée d’écailles ou de poils. Des populations entières ont été ravagées depuis les années 1990 à cause de la prolifération d’un champignon parasite de leur peau (Batrachochytrium dendrobatidis). Ce champignon se dépose sur la peau des amphibiens via l’eau et les décompose vivants. Il a infecté des espèces en dehors de son aire de répartition originale à cause du commerce d’espèces sauvages mondial. Les populations qui ne connaissaient pas ce parasite ne pouvaient pas savoir comment s’en défendre, et les espèces les plus fragiles ont subi de lourdes pertes. 

Les amphibiens sont des animaux fascinants qui ont une anatomie unique et un mode de vie varié. En observant ces créatures dans leurs habitats naturels, nous pouvons en apprendre davantage sur leurs comportements et leurs rôles dans l’écosystème. L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts vous propose de partir à leur recherche, alors rejoignez-nous ! 

Les observations sont recensées via l’application INPN espèces, disponible sur IOS et Android.

Sources :

INPN (2022) À la Rencontre des Amphibiens inpn.mnhn.fr (Consulté le 9 mai 2023)

Futura Sciences (2022) Amphibien : qu’est-ce que c’est ? futura-sciences.com (Consulté le 9 mai 2023)

Les Parcs Nationaux de France – Les Amphibiensparcsnationaux.fr. (Consulté le 9 mai 2023)

Grand Lyon (2019) Les Amphibiensgrandlyon.com  (Consulté le 10 mai 2023)

Zoo des Sables d’Olonne – Les Amphibiens. zoodessables.fr (Consulté le 10 mai 2023)

Parc Naturel Régional de la Forêt d’Orient – Fiche Technique Espèces, Les Amphibiens. aappma-des-lacs.fr (Consulté le 10 mai 2023)

Scaleux, A. – Un champignon parasite décime les amphibiens du monde entier. nationalgeographic.fr (Consulté le 16 mai 2023)

BUFO – Site web officielhttp://bufo-alsace.org/ (Consulté le 16 mai 2023)

Les Gastéropodes

Dans le cadre des Missions forêt de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, Noé vous propose de découvrir le monde des gastéropodes terrestres : les escargots et les limaces. Mais comment vivent ces animaux d’origine aquatique sur terre ? Quel est leur rôle dans la dynamique des espèces ? Et comment les observer ? Les réponses à ces questions et plus encore se trouvent dans cet article qui vous présente ces petits porteurs de tentacules.

Particularités de l’anatomie des gastéropodes

Les escargots et limaces sont des mollusques, d’origine aquatique, qui vivent sur terre. Il est indispensable pour eux de rester humides pour ne pas sécher. Lutter contre la déshydratation est la priorité absolue : pour y parvenir, différentes stratégies sont apparues au cours de la conquête de la terre sèche. 

La coquille de l’escargot lui permet de rester humide en permanence. Elle est formée de trois couches : une couche de nacre où vit le mollusque, une couche de calcaire semblable à son squelette, et une couche externe pigmentée. Cette maison est volumineuse et lourde mais offre un véritable refuge à son habitant, lui permettant de se cacher à tout moment. La coquille croît lentement depuis le centre de sa spirale vers l’extérieur, pour la grande majorité des espèces dans le sens des aiguilles d’un montre. La croissance s’interrompt en hiver et en été pendant les périodes de sommeil. Ces arrêts laissent voir des strates sur la surface de la coquille. Quand la croissance est terminée, l’escargot est un adulte !

Escargot petit-gris portant un jeune sur sa coquille France © Frédérique Bidault / Biosphoto

Une coquille qui tourne dans le sens des aiguilles d’une montre est dextre, sinon on dit qu’elle est sénestre. Les coquilles sénestres sont extrêmement rares et sont très convoitées par les collectionneurs.

Le corps de ces mollusques est recouvert de mucus, cette « bave » est un véritable trésor pour les gastéropodes. Il s’agit d’une barrière remarquable contre les infections et les bactéries, qui maintient l’hydratation de la peau et limite les pertes d’eau. Elle agit en tant que barrière mécanique, permettant aux escargots et limaces de ramper sur les surfaces les plus dangereuses, comme une lame de rasoir. C’est également une colle, qui permet aux individus de se percher à l’envers, malgré le poids de leur coquille. Au besoin, le mucus peut permettre de « fermer » la coquille en formant une couche imperméable, limitant les pertes d’eau mais laissant l’air passer.

Les limaces sont des escargots sans coquille, elles n’en gardent qu’un vestige plus ou moins développé selon les espèces. Elles sont beaucoup plus vulnérables à la déshydratation mais sont beaucoup plus rapides, n’étant pas ralenties par leur coquille. Elles sont donc capables de se réfugier rapidement sous terre et dans les recoins humides. Le nom de « semilimace » est attribué aux limaces possédant une coquille mais qui ne peuvent pas s’y réfugier. Par exemple, la Semilimace des plaines a une coquille fine, fragile et transparente au travers de laquelle on aperçoit ses organes.

Semilimace des plaines sur de la mousse © Stéphane Vitzthum / Biosphoto

Pour être conscient de son environnement, le gastéropode possède deux paires de tentacules. Les tentacules supérieurs possèdent un œil chacun à leur extrémité, ou à leur base selon les espèces. Ces yeux offrent une vision de très près, ne dépassant pas 1 cm. Pour se diriger, ils se fient à leurs autres sens : l’odorat et le toucher. Les tentacules inférieurs sont dirigés vers le sol, et surveillent son mouvement. Ils permettent aussi de détecter le mucus d’autres individus, resté sur le sol après leur passage.

Comportement et modes de vie

Dans la forêt, les gastéropodes vivent dans les strates herbacée et muscinale : le sol et les plantes et fleurs. Leurs sources de nourriture diffèrent selon les espèces, souvent des plantes, mais également des débris, des carcasses, d’autres animaux ou des membres de leur espèce. Ils rongent leurs aliment grâce à la radula, leur langue dentelée.

Pour rester humides, ils fuient le soleil ; on peut donc les retrouver à l’abri dans les talus, sur les murets, au bord des fossés, des chemins, des champs et dans les bois. Pour éviter le gel, ils hibernent dès que la température descend en dessous de 12 °C.

Lorsque les températures remontent et que les premières pluies arrivent, ces animaux d’origine aquatique ressortent pour profiter de l’abondance de l’eau et reprennent leur croissance si besoin. Vient alors avec le printemps l’heure de perpétuer l’espèce. La plupart des gastéropodes sont hermaphrodites, chaque individu possède les organes reproducteurs des deux sexes : lors de l’accouplement, les deux individus échangent leurs spermatozoïdes et sont tous les deux fécondés. La ponte a lieu dans l’humus, dans une cavité creusée par l’escargot à une dizaine de centimètres sous terre. C’est un processus très lent : jusqu’à une centaine d’œufs sont pondus et chaque ponte peut prendre jusqu’à une demi-heure par œuf ! Les premiers à éclore sont translucides et fragiles, et auront besoin d’un maximum d’énergie pour commencer leur croissance. Ils commencent par manger les autres œufs, processus naturel chez les gastéropodes, avant de s’aventurer en dehors du mini terrier.

Portée de Petit gris à la sortie de l’œuf © Denis Bringard / Biosphoto
 
Ponte d’Escargot de Bourgogne dans l’humus © Ingo Arndt / Biosphoto

La construction de la coquille demande beaucoup de calcium, trouvé dans l’alimentation. Pour compenser une quantité trop faible, les gastéropodes peuvent parfois être observés en train de « râper » de la roche.

Quelques conseils pour les observer

Ces petits animaux rampants ont horreur du soleil, mieux vaut sortir par temps pluvieux ou très humide, et chercher dans les recoins à l’ombre, sous les feuilles et sur les tiges. Ils sont capables de grimper à toute hauteur et sur toutes les surfaces. Ils sont très fragiles : il faut éviter de les toucher et bien faire attention à ne pas les écraser.

Afin de pourvoir identifier les escargots, il est conseillé de prendre trois photographies : une dorsale, une ventrale, et un plan clair de l’ouverture de la coquille. La hauteur de la coquille et son diamètre sont également de bons indicateurs de l’espèce, il est donc utile de garder une règle sur soi, où d’avoir un objet en tant qu’échelle. Identifier la forme de la coquille permet de guider les recherches : elle peut être conique, globuleuse, discoïde ou cylindrique.

Pour les limaces une vue du profil droit et du ventre est recommandée, en faisant bien attention de ne pas malmener l’animal.

Pour en savoir plus, découvrez l’Opération Escargots !

Lancée en 2009 par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle, l’Opération Escargots propose à tous les citoyens de suivre les escargots et limaces de leur jardin. Après un arrêt de quelques années qui a permis de repenser la manière d’y participer, l’Opération Escargots revient sur QUBS, la nouvelle plateforme participative de suivi de la qualité biologique des sols. Si la nouvelle interface facilite la saisie des données, la principale nouveauté est l’utilisation de la photographie dans le protocole : chaque spécimen sera photographié et la photographie mise en ligne, permettant ainsi de développer un réseau d’aide à l’identification, d’échanges et de validation par la communauté d’observateurs et les scientifiques. Des outils pédagogiques revus et réactualisés viennent compléter la nouvelle formule de l’Opération Escargots. N’hésitez pas à nous rejoindre !

Sources :

  • Vigie-Nature, Mais où sont-ils passés, https://www.vigienature.fr/fr/actualites/sont-ils-passes-3304
  • Gastéropodes, coquille des gastéropodes, escargot. Wikipedia France, consultés le 25/10/2022
  • Ramassage des escargots, Ooreka, consulté le 25/10/2022
  • Un Alien au jardin, dossier de Julien Perrot, Revue Salamandre, n° 221, pages 20 à 43

Les champignons

Dans le cadre des Missions forêt de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, Noé vous propose de découvrir le monde des champignons. Le terme de champignon a été utilisé au cours de l’histoire pour désigner de nombreuses espèces qui n’appartiennent pas au même taxon (1). Les champignons tels qu’on les entend sont les Eumycètes, appartenant au règne des Fungi ; ce ne sont donc ni des animaux ni des végétaux ! Ils sont ensuite classés en plusieurs divisions en fonction de l’aspect de leur corps végétatif (2), de leurs spores et de leur mode de reproduction : ascomycètes, basidiomycètes, chytridiomycètes, zygomycètes, gloméromycètes. 

Noé vous propose de découvrir leur monde : comment vivent-ils ? Quel est leur rôle ? Comment les observer ? 

Particularités de l’anatomie des champignons

Les Eumycètes présentent une anatomie complexe et fascinante. Leur structure multicellulaire, composée d’un réseau de filaments appelés hyphes, leur permet d’occuper divers habitats et de remplir des rôles écologiques importants.

Fistuline épatique © Jean Venot / Biosphoto

Hyphes – Les filaments essentiels

Les Eumycètes sont constitués d’hyphes, des filaments longs et minces qui forment le principal appareil végétatif du champignon. Les hyphes sont généralement composés de cellules allongées, qui peuvent être cloisonnées ou non. Les hyphes non cloisonnés sont appelés hyphes non septés, tandis que ceux qui présentent des cloisons transversales sont appelés hyphes septés. Les hyphes sont essentiels pour la croissance et la ramification des Eumycètes, leur permettant d’explorer leur environnement et d’absorber les nutriments nécessaires.

Mycélium – Le réseau fongique

L’ensemble des hyphes entrelacés forme le mycélium, une structure qui constitue la partie végétative des Eumycètes. Le mycélium peut se développer dans le sol, sur des substrats organiques ou même à l’intérieur d’autres organismes dans le cas de champignons parasites. Il joue un rôle crucial dans la décomposition de la matière organique, l’absorption des nutriments et l’établissement de relations symbiotiques avec d’autres organismes, tels que les plantes.

Spores – Les unités de reproduction

Les Eumycètes se reproduisent généralement par la formation de spores. Les spores sont de petites structures reproductives qui peuvent être produites à la fois de manière asexuée et sexuée. Elles sont généralement libérées dans l’environnement et servent à la dispersion et à la propagation des champignons. Les spores peuvent être transportées par le vent, l’eau, les animaux ou d’autres moyens, ce qui permet aux Eumycètes de coloniser de nouveaux habitats et de se reproduire efficacement.

Structure reproductive

Les Eumycètes possèdent également des structures spécialisées pour la reproduction sexuée. Selon les espèces, ces structures peuvent prendre la forme de fructifications, comme les champignons à chapeau et à pied que nous connaissons communément. Les fructifications abritent les organes reproducteurs des champignons, tels que les basides (responsables de la production de spores chez les Basidiomycètes) ou les asques (responsables de la production de spores chez les Ascomycètes). Ces structures reproductives sont souvent visibles à l’œil nu et revêtent une grande diversité de formes, de couleurs et de tailles.

Comportements et modes de vie

Leurs modes de vie et leurs comportements présentent des aspects fascinants qui méritent d’être explorés. Ils peuvent être trouvés dans presque tous les habitats de la planète, des forêts humides aux déserts arides, et même à l’intérieur des structures construites par l’Homme. Leur reproduction se fait par fructification aérienne : les champignons libèrent des spores qui en se rencontrant forment une nouvelle souche. Contrairement aux algues et à certaines bactéries, les eumycètes ne sont pas capables de photosynthèse et doivent se nourrir en décomposant la matière organique ou en établissant une relation symbiotique avec d’autres organismes. 

Polypore marginé © SPL Science Photo Library / Bjorn Svensson

Les Eumycètes ont également différents rôles dans les écosystèmes. Plongeons dans ces différents comportements :

Saprophytes – Les décomposeurs essentiels

Les Eumycètes comprennent de nombreux champignons saprophytes, qui jouent un rôle essentiel en tant que décomposeurs dans les écosystèmes. Ils se nourrissent de matière organique en décomposition, tels que les feuilles mortes, les troncs d’arbres et les carcasses d’animaux. Leur activité de décomposition aide à recycler les nutriments et à maintenir l’équilibre des écosystèmes en libérant des éléments essentiels dans le sol.

Mycorhizes – Les symbiotes végétaux

Les Eumycètes établissent souvent des relations symbiotiques avec les plantes, formant des mycorhizes. Les mycorhizes sont des associations mutuellement bénéfiques où les champignons fournissent des nutriments, tels que les phosphates et les minéraux, aux plantes, tandis que les plantes fournissent des glucides aux champignons. Cette symbiose renforce la capacité des plantes à absorber les nutriments du sol et à améliorer leur résistance aux maladies.

Il existe deux principaux types de mycorhizes : les ectomycorhizes, où les hyphes des champignons enveloppent les racines des plantes, et les endomycorhizes, où les hyphes pénètrent les cellules racinaires de la plante. Cette coopération entre les Eumycètes et les plantes est essentielle pour la santé et la croissance des écosystèmes terrestres.

Parasitisme – Les envahisseurs opportunistes

Certains Eumycètes adoptent un mode de vie parasitaire, où ils infectent d’autres organismes vivants pour se nourrir. Les champignons parasites peuvent attaquer les plantes, les animaux ou même d’autres champignons. Ils exploitent leurs hôtes en utilisant des enzymes pour décomposer les tissus et absorber les nutriments. Ce comportement peut entraîner des maladies chez les plantes et les animaux, compromettant leur santé et leur survie.

Mutualisme – Les interactions à bénéfices réciproques

Outre les mycorhizes, les Eumycètes entretiennent d’autres relations mutualistes complexes. Par exemple, certains champignons vivent en symbiose avec des fourmis, formant des associations appelées myrmécophiles. Les champignons myrmécophiles fournissent de la nourriture et des abris aux fourmis, tandis que les fourmis protègent les champignons des prédateurs et aident à disperser leurs spores.

Polypore soufré © Jean Mayet / Biosphoto

Quelques conseils pour les observer

La fructification des champignons a lieu pendant l’été, les champignons sont donc le plus souvent observables en automne, lorsque le fruit a eu le temps de se développer. Ils se situent souvent dans des zones humides et ombragées.

Localisez également les habitats appropriés : les champignons se trouvent dans des habitats spécifiques comme les forêts, les prairies, les zones humides et parfois même les jardins. Faites donc des recherches sur les types d’environnements propices à la croissance des champignons dans votre région pour augmenter vos chances de les observer !

Soyez attentif aux conditions météorologiques : les champignons sont souvent plus abondants après des périodes de pluie ou d’humidité, car ces conditions favorisent leur croissance et leur fructification.

Faites preuve de prudence et de respect : lorsque vous observez des champignons, assurez-vous de ne pas les endommager ni de perturber leur environnement. Ne cueillez pas de champignons à moins d’avoir une expertise suffisante pour les identifier et les consommer en toute sécurité : il est essentiel de développer des compétences d’identification pour reconnaître les différentes espèces de champignons. Utilisez des guides d’identification, des livres sur les champignons ou des ressources en ligne fiables pour vous familiariser avec les caractéristiques distinctives des espèces courantes dans votre région. Notez que certaines espèces de champignons peuvent être toxiques, il est donc important de ne pas consommer de champignons à moins d’être sûr de leur identité.

Pour les prendre en photo, l’INPN recommande une vue du champignon en entier, du dessus et du dessous du chapeau. Il est aussi utile de noter l’arbre associé au champignon.

Enfin, respectez la nature et ne laissez aucune trace de votre passage. L’observation des Eumycètes peut être une expérience enrichissante et passionnante. Profitez de ces moments de connexion avec la nature et découvrez la diversité et la beauté des champignons qui nous entourent.

(1) Taxon : regroupement constitué d’une population d’organismes spécifiés possédant des caractères naturels en commun (genre, famille, espèce, sous-espèce, etc.)

(2) Corps végétatif : partie non-reproductive d’un organisme

Sources : 

Jean, T. (2017) Les mycètes dans les écosystèmes. Consulté le 10 mai 2023, sur : http://svt-tanguy-jean.com/

Ghorri, S. – Les Champignons. Consulté le 10 mai 2023, sur : http://fac.umc.edu.dz/

Larcher, C. – Les Mycètes. Consulté le 10 mai 2023, sur : christelle.larcher.free.fr

Rapior, S. et Fons, F. (2006) La classification des champignons. Annales S. H. H. N. H.I 146(4). Consulté le 10 mai 2023, sur : http://s2hnh.org/

Les Reptiles

Dans le cadre des Missions Forêt de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, Noé vous envoie à la recherche d’un groupe d’espèce : les reptiles. N’ayez crainte ! Malgré leur apparence parfois un peu effrayante, les reptiles sont des animaux fascinants, avec des particularités anatomiques et des comportements qui les rendent uniques. Ils sont divisés en quatre grands groupes : les squamates (lézards et serpents), les testudines (tortues ou chéloniens), crocodiliens (alligators et crocodiles) et enfin les rhynchocéphales (qui ne comprend plus qu’un seul genre endémique de Nouvelle-Zélande). Donc tous les reptiles ne sont pas des serpents ! 

Apparus il y a plus de 320 millions d’années, Noé vous propose de découvrir leur monde : comment vivent ces animaux ? Quel est leur rôle ? Comment les approcher et les observer ?

Particularités de l’anatomie des reptiles

Les reptiles sont un groupe diversifié d’animaux vertébrés qui se sont adaptés à différents habitats et modes de vie à travers l’évolution. Leur anatomie unique leur permet de s’adapter à leur environnement et de survivre dans des conditions parfois extrêmes.

Commençons par leur peau, qui est recouverte d’écailles. Bien que cela puisse sembler rude et rugueux, c’est en fait une adaptation incroyable pour les reptiles. Cette peau est faite de kératine, la même substance que les ongles et les cheveux chez les humains. Pour renouveler leur peau écailleuse, les reptiles muent. Les écailles sont souvent alignées de manière à offrir une protection maximale contre les prédateurs. Leur peau les protège également des rayons UV et les aide à réguler leur température corporelle. En effet, les reptiles sont ectothermes, ce qui signifie qu’ils ont besoin de sources externes de chaleur pour réguler leur température corporelle. C’est pourquoi vous les verrez souvent se dorer au soleil. Mais attention, ils peuvent aussi être un peu grognons si vous les dérangez pendant leur sieste ! Certains reptiles sont également protégés par des plaques osseuses, formant même une carapace chez les tortues par exemple.

Les reptiles ont aussi un système respiratoire unique qui leur permet de respirer efficacement, même dans des environnements difficiles. Ils ont des poumons, tout comme les mammifères, mais la façon dont ils les utilisent diffère. Les reptiles respirent en gonflant et en dégonflant leur poitrine, créant ainsi un flux d’air dans leurs poumons. Chez certaines espèces, comme les serpents, les poumons peuvent être réduits ou complètement absents, car ils respirent principalement par la peau.

Le système circulatoire des reptiles est également différent de celui des mammifères. Ils ont un cœur à trois chambres, qui leur permet de pomper le sang efficacement. Le sang est oxygéné dans les poumons et distribué à travers le corps via les vaisseaux sanguins. Chez certaines espèces, comme les lézards, le sang peut également être utilisé pour stocker de l’énergie et réguler la température corporelle.

L’anatomie des reptiles est incroyablement adaptée à leur mode de vie. Ils peuvent sembler effrayants au premier abord, mais en y regardant de plus près, ils sont aussi fascinants que drôles. Voici certaines particularités qui différencient les quatre groupes de reptiles : 

• Testudines

Les tortues sont un groupe de reptiles ancien et diversifié, comprenant environ 340 espèces réparties dans 15 familles. Elles sont caractérisées par leur carapace protectrice, composée d’un plastron sur la face ventrale et d’une dossière sur le dessus du corps, reliés sur les côtés par deux ponts osseux. Cette structure est constituée de plaques osseuses et d’écailles, et est reliée au squelette de l’animal. Les tortues ne possèdent pas de dents, mais ont un bec corné leur permettant de trancher les aliments, qu’ils soient d’origine animale ou végétale. 

• Squamates

Le groupe des squamates est celui qui a le plus de diversité avec 9 000 espèces. Ils sont divisés en 5 sous-ordres :

  • Amphisbaenia : Les lézards-vers, qui n’ont pas de pattes, ont un queue ressemblant à leur tête, et une couleur rose qui les fait ressembler à des vers de terre.
  • Autarchoglossa : Les lacertidés (communément appelés « lézards ») et les varans ont des membres ; tandis que les orvets ont des oreilles et des paupières.
  • Gekkota : Les geckos, avec leurs poils très denses de taille microscopique sous les pattes, appelés setæ, peuvent grimper partout, même sur des surfaces lisses. Les setæ  permettent une très grande adhérence au geckos. Impressionnant, n’est-ce pas ?
  • Iguania : Les iguanes et les caméléons, qui se nourrissent principalement de plantes et d’insectes, sont des reptiles tétrapodes qui aiment à la fois la terre, les arbres et la mer. Des aventuriers, quoi.
  • Serpentes : Les serpents, ces mal-aimés apodes qui se déplacent en rampant grâce à leurs côtes, ont un petit secret : certains d’entre eux ont des crochets à venin qui rendent leur morsure particulièrement désagréable. Restez vigilants !

• Rhynocéphales

Ces animaux inhabituels ont un troisième œil, qui leur permet de détecter les changements de lumière et de réguler leur horloge biologique. Il ne reste aujourd’hui qu’une espèce : le sphénodon, endémique de Nouvelle-Zélande. Les rhynocéphales présentent des caractéristiques primitives, notamment en termes de cerveau et de mode de locomotion. Leur cœur est également plus simple que celui des autres reptiles. Si vous avez la chance de voir un sphénodon en liberté, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’un animal rare et fascinant, témoin de l’histoire évolutive de notre planète.

• Crocodiliens

Les crocodiliens sont parfaitement adaptés à la vie aquatique, avec un corps oblong fortement aplati et des pattes semi-palmées latéralement qui leur permettent de se déplacer en faisant traîner leur corps sur le sol. Leurs longues queues sont garnies d’écailles et leur large tête est dotée d’un long museau plat qui leur permet de rester immergés à l’exception de leur nez et de leurs yeux. Les crocodiliens possèdent une anatomie plus complexe que la plupart des autres espèces, notamment en ce qui concerne la circulation sanguine, avec un cœur à quatre cavités. 

Comportement et modes de vie des reptiles

Les reptiles sont des prédateurs redoutables et des experts en camouflage. Ce sont des animaux à sang froid, ce qui signifie que leur température corporelle varie en fonction de la température de leur environnement. Pour cette raison, ils sont souvent vus en train de lézarder au soleil pour augmenter leur température corporelle. Mais ne vous y trompez pas, ces moments de détente sont en réalité des moments de préparation pour la chasse. En effet, une fois qu’ils ont atteint leur température optimale, ils sont prêts à partir à la recherche de leur prochain repas.

En parlant de repas, les reptiles sont des prédateurs impitoyables. Les serpents, par exemple, peuvent avaler des proies plus grosses que leur tête grâce à leur mâchoire extensible. Les lézards quant à eux, utilisent leur agilité et leur vitesse pour capturer leurs proies.

Mais les reptiles ne sont pas seulement des chasseurs habiles, ils sont également des experts en camouflage. Les caméléons, en particulier, sont célèbres pour leur capacité à changer de couleur pour se fondre dans leur environnement. Cependant, ce n’est pas seulement pour se cacher des prédateurs, mais aussi pour se fondre dans l’environnement lorsqu’ils sont à la recherche de proies. Un caméléon bien camouflé est plus susceptible d’attraper sa proie sans être vu.

Bien que certains reptiles soient souvent associés à des comportements agressifs, la plupart d’entre eux préfèrent éviter les conflits et se retirer lorsque cela est possible. Ils ont tendance à utiliser leur langage corporel, comme la posture ou la couleur, pour communiquer leur intention. Il est important de noter que les reptiles ne sont pas des animaux domestiques et qu’ils doivent être respectés dans leur habitat naturel.

En résumé, les reptiles sont des prédateurs astucieux, des experts en camouflage et des maîtres du repos au soleil. Si vous avez la chance d’en observer dans leur habitat naturel, assurez-vous de ne pas les déranger.

Quelques conseils pour observer les reptiles

Les reptiles sont des créatures fascinantes et mystérieuses qui peuvent être observées dans la nature avec un peu de patience et de prudence. On compte 418 espèces de reptiles sur l’ensemble des territoires français dont 146 endémiques. Parmi toutes ces espèces, 47 sont présentes en France métropolitaine ! Voici quelques conseils pour observer ces animaux dans leur environnement naturel : 

  1. Soyez discret : Les reptiles sont des créatures timides et farouches, il est donc important de se déplacer silencieusement et de ne pas faire de bruit pour ne pas les effrayer. Évitez de faire des mouvements brusques ou de faire du bruit en marchant.
  2. Choisissez les bons moments : Les reptiles sont plus actifs à certains moments de la journée, en particulier tôt le matin et tard le soir. Essayez de les observer pendant ces moments de la journée pour augmenter vos chances de les voir.
  3. Connaître leur habitat : Les reptiles ont des habitats spécifiques qu’ils préfèrent, comme les zones humides pour les serpents d’eau ou les zones boisées pour les lézards. Faites des recherches pour savoir où se trouvent les reptiles que vous cherchez et essayez de vous rendre dans ces zones.
  4. Soyez attentif aux signes : Les reptiles peuvent être difficiles à repérer, mais il existe des signes qui peuvent vous aider à les trouver. Recherchez des traces de pas, des tanières, des mues de serpent ou des excréments pour savoir si des reptiles sont présents dans la zone.
  5. Utilisez des jumelles : Les jumelles peuvent être utiles pour observer les reptiles à distance sans les déranger. Assurez-vous de ne pas vous approcher trop près, car cela peut les effrayer.
  6. Soyez respectueux : Il est important de ne pas déranger les reptiles ou leur habitat naturel. Ne les touchez pas et ne les dérangez pas, et assurez-vous de ne pas laisser de déchets ou de perturber l’environnement.

En suivant ces conseils simples, vous pourrez observer les reptiles dans leur habitat naturel en toute sécurité et avec respect. N’oubliez pas que les reptiles sont des animaux sauvages, il est donc important de les observer de loin et de ne pas les déranger dans leur environnement naturel. Aujourd’hui en France, tous les serpents répertoriés sur le territoire métropolitain sont protégés, et de nombreux autres reptiles le sont également ! 

Sources : 

INPN (2022) À la rencontre des reptiles. Consulté le 10 mai 2023, sur : inpn.mnhn.fr

Agglomération Royan Atlantique – Les reptiles du site Natura 2000. Consulté le 9 mai 2023 : agglo-royan.fr

Grand Lyon (2019) Les Reptiles. Consulté le 10 mai 2023, sur : http://grandlyon.com/

ProjetEcolo (2021) Les reptiles : définition, classification et exemple. Consulté le 9 mai 2023, sur : http://projetecolo.com/

Saint Paul Devence – Les Reptiles. Consulté le 10 mai 2023, sur : http://saintpauldevence.org/

Ouest France Le Mag des Animaux – Les Reptiles. Consulté le 10 mai 2023, sur : lemagdesanimaux.ouest-france.fr

Les Lépidoptères

L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts vous envoie à la recherche de plusieurs espèces appartenant à différents groupes. Nous vous proposons dans cet article de découvrir les lépidoptères. Les papillons, ces magnifiques insectes volants sont indispensables à la biodiversité : ils font partie de l’écosystème de la forêt et participent à la pollinisation des fleurs des plantes et des arbres. Noé vous propose de découvrir leur monde : comment s’intègrent-ils dans cet habitat particulier ? Quel est leur rôle ? Comment les approcher et les prendre en photo ? Les réponses à ces questions et plus encore se trouvent dans cet article qui vous présente ces insectes vifs et splendides.

Particularités de l’anatomie des lépidoptères

Les papillons sont des insectes aux ailes recouvertes d’écailles, dont ils tirent leur nom : « lepis » signifie « écaille » en grec et « pteron » signifie « aile ». Ils possèdent deux paires d’ailes, larges et colorées, dont le dessus et le dessous sont ornés de motifs et de couleurs variés. Les ailes des papillons adultes leur apportent de nombreux avantages, ce qui explique l’importance primordiale qu’elles ont acquise au cours de l’évolution. Elles leur permettent de réguler leur température, de se camoufler et de faire peur à leurs prédateurs. Les différentes espèces ont des caractères précis qui permettent aux experts et amateurs de les identifier. Pour découvrir plus en profondeur l’anatomie des ailes, nous vous invitons à consulter cet article.

Afin de se nourrir, ils sont munis d’une trompe, qui leur permet d’extraire le nectar du plus profond des fleurs, ou d’autres liquides nutritifs comme la sève suintant de blessures d’arbres chez certaines espèces. Ils peuvent la déplacer sans bouger leur tête, et la replier en spirale au repos. Leurs yeux composés leurs permettent de détecter les mouvements dans un champ de vision très large. Ils voient très bien les couleurs, notamment dans les ultraviolets, ce qui leur permet de reconnaître leurs pairs et les fleurs nectarifères. 

Ils sont très légers, ce qui leur permet de se déplacer en profitant des courants d’air. Ils sont donc très sensibles aux vents forts.

Au cours de leur cycle de vie, les lépidoptères passent par une phase de métamorphose. La chenille, avec son appareil buccal broyeur et ses pattes courtes, devient un papillon avec un appareil suceur, des ailes et de longues pattes. Le papillon obtient également son appareil génital, qui lui permettra de se reproduire. Le passage par la chrysalide est énergivore et chronophage, mais permet au papillon d’obtenir un corps parfaitement adapté à son environnement.

Les chenilles quant à elles se déplacent en rampant, à l’aire de leurs trois paires de pattes mobiles et de leurs fausses pattes, situées à l’arrière de leur corps. Elles peuvent produire de la soie, qu’elles utilisent parfois pour se faire des cocons, se déplacer, s’accrocher aux tiges ou replier des feuilles. Elles se nourrissent des feuilles et tiges de leur plante-hôte grâce à leur appareil buccal broyeur.

Chenille de Pacha à deux queues © Jordi Bas Casas / Biosphoto

Comportement et modes de vie

Les papillons aiment les climats ensoleillés, avec peu de vent et de précipitations. La forêt est donc un milieu accueillant, coupant les vents forts et interceptant les pluies. Les papillons forestiers vivent principalement dans la strate herbacée, où ils peuvent trouver de la nourriture. Quelques espèces préfèrent la cime des arbres comme le Grand Mars changeant et des espèces de Sylvains. Les forêts trop denses ne laissant pas passer suffisamment de lumière ne permettent pas aux papillons de s’installer. C’est pourquoi on les retrouve en lisière de bois, en bordure de cours d’eau, ou dans les clairières fleuries.

Ce sont des consommateurs primaires, les chenilles se nourrissant de plantes et de jeunes tiges, les adultes du nectar des fleurs ou d’autres liquides nutritifs (sève des arbres, fruits mûrs, excréments d’animaux…). On trouve les chenilles et les chrysalides sur les plantes herbacées, dans le sol ou dans les arbres. Les adultes se reposent sur l’écorce et les feuilles, ou volent de fleur en fleur. On peut souvent en observer se reposant au soleil.

La période de reproduction commence au printemps. Après avoir trouvé un partenaire et s’être accouplée, la femelle va trouver l’endroit idéal pour pondre ses œufs : souvent au revers d’une feuille de sa plante-hôte. De nombreux œuf sont pondus à la fois car ils ne pourront pas tous atteindre l’âge adulte.

Carte géographique © Friedhelm Adam / Biosphoto

Les lépidoptères peuvent être visés par les insectivores assez rapides pour les attraper, comme les oiseaux et les musaraignes qui mangent papillons ou chenilles. Les œufs sont les proies des araignées, des punaises. Ils peuvent également être chassés par des guêpes, des mantes religieuses, ou infestés par des parasitoïdes, au stade d’œuf, de chenille ou de chrysalide.

Pour se défendre, ils optent principalement pour des stratégies de camouflage, ainsi, les chenilles se fondent dans la masse verte de la végétation, les chrysalides et les adultes disparaissent sur l’écorce, les tiges ou dans la terre. Mais certains arborent des couleurs vives au stade de chenille ou de papillon, souvent indicateurs de la présence de toxines pour leurs prédateurs !

Quelques conseils pour les observer

La saison d’observation des lépidoptères diurnes commence en mars et s’étend tout au long du printemps et de l’été, jusqu’au début de l’automne. On aperçoit le plus de papillons par temps ensoleillé, avec peu de vent et des températures relativement élevées. On les trouve dans les prairies, en lisière de bois, au bord des cours d’eau, là où on va retrouver leurs plantes-hôtes et des plantes nectarifères.

La pluie persistante et l’humidité est dangereuse pour les adultes qui peuvent être attaqués par des moisissures lorsqu’ils restent abrités et immobiles. Ils sont aussi plus sujets aux attaques de prédateurs, ayant moins de marge de fuite.

Si vous partez à la recherche d’une espèce en particulier comme le propose l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, vous pouvez donc prévoir votre sortie en fonction de la météo. S’il faut sortir par temps couvert ou clair, en début, en milieu ou en fin de journée, tout dépend de l’espèce recherchée et de son habitat.

Après avoir repéré un papillon, patienter et bien observer permet souvent de repérer les caractères nécessaires à son identification. Pour le prendre en photo, il faut éviter de projeter son ombre sur le papillon, il pourrait prendre peur et fuir. Il est conseillé d’essayer de ne pas l’attraper avec un filet ou de le toucher pour éviter de l’abîmer ou de le perturber.

L’INPN vous conseille de prendre en photo le dessous et le dessus des ailes, ainsi qu’une photo de l’individu en entier.

Ce faisant, pour assurer la protection des espèces et de leur habitat, il ne faut pas faire trop de dégâts en essayant de les approcher et de les trouver. Il faut par exemple éviter d’écraser ou de briser les plantes-hôtes, qui pourraient porter des œufs ou des chrysalides, ou les plantes à fleurs.

Pour en savoir plus, découvrez l’Opération Papillons !

            Lancée en 2006 par Noé et le Muséum National d’Histoire Naturelle, l’Opération Papillons propose à tous les citoyens de suivre les papillons et chenilles de leur jardin. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. 

Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon. Une fois que vous avez localisé et décrit votre jardin sur le site des Sciences Participatives au Jardin, vous pouvez commencer à observer !

Sources :

Lafranchis, T. et al. (2015) La vie des papillons. Éditions Diatheo. 751p.

Lafranchis, T. (2000) Les Papillons de jour de France,Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze (France). 448p.