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Redécouvrez l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts !

L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts : qu’est-ce que c’est ?

Créé en 2014 par Noé en partenariat avec l’Unité Mixte de Services Patrimoine Naturel (OFB-CNRS-MNHN), l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts propose de partir à la découverte du milieu forestier à travers des missions, correspondant à des espèces à rechercher. Amphibiens, escargots, champignons, de nombreux groupes sont concernés. Destiné aussi bien aux néophytes qui veulent enrichir leurs connaissances qu’aux naturalistes chevronnés souhaitant compléter les cartes de répartition, cet Observatoire permet d’alimenter la base de données nationale de référence sur la biodiversité : l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) et ainsi d’améliorer les connaissances nationales sur la répartition des espèces ciblées.

Une nouvelle formule

Historiquement lié à l’application smartphone « Mission forêt avec Noé », l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts change cette année de formule. En effet, l’application dédiée va disparaitre au profit d’un nouvel outil de saisie des données, l’application « INPN Espèces », téléchargeable gratuitement sur Google Play et l’App Store.

Trois missions forestières

Cet automne, ce sont trois missions qui sont ouvertes : la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), la Soucoupe commune (Helicigona lapicida) et la Langue de bœuf (Fistulina hepatica). Trois espèces appartenant à trois groupes très différents qui vous permettront d’appréhender la diversité du milieu forestier et des observations qui peuvent y être faites en automne. Pour plus d’informations, rendez-vous sur les fiches dédiées à chaque espèce :

Salamandre tachetée.

Soucoupe commune.

Langue de bœuf.

Profitez donc de vos promenades forestières pour rechercher ces espèces ! Vous avez jusqu’au 30 novembre pour participer !

Enfin, nous remercions la Société Herpétologique de France et la Société Mycologique de France pour leur appui précieux sur les quêtes Salamandre tachetée et Langue de bœuf.

Comment participer ?

Pour retrouver les missions de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, rendez-vous sur l’onglet « Quêtes » de l’application INPN Espèces.

Les quêtes de l’Observatoire sont reconnaissables à leur intitulé commençant par « Mission forêt » et sont estampillées des logos de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts et de Noé.

Une fois sur la quête, il vous suffit de cliquer sur l’icône de saisie des données et de vous laisser guider !

Nous vous souhaitons de belles observations forestières !

Si vous rencontrez un quelconque problème, vous pouvez nous contacter à obf@noe.org.

Les cévennes citoyennes

Les parcs nationaux ont été pensés pour protéger la biodiversité du territoire et permettre d’accroître les connaissances scientifiques de la faune et de la flore française. Le premier parc voit le jour en 1963 en Savoie ; il s’agit de celui de la Vanoise. De nos jours, il en existe 11 répartis dans toute la métropole et les départements d’outre-mer, représentant 8% du territoire.

Nous nous intéresserons aujourd’hui au parc national des Cévennes qui a vu le jour en 1970. Il se situe au sud du Massif central, en moyenne montagne, sur une surface de plus de 2 700 km² (cœur du parc). Le parc national des Cévennes se décompose en 5 massifs : le Mont Aigoual recouvert à plus de 70% de forêt, le plateau calcaire du Causse Méjean, les vallées et le Piémont cévenols (milieux les plus anthropisés) et le dernier et non des moindres, le Mont Lozère, point culminant du parc. Nous vous faisons découvrir aujourd’hui cette enclave de biodiversité, classée au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que réserve de biosphère depuis 1985.

L’Observatoire des Forêts compte sur vous pour partir à la recherche des espèces du parc !

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© Le Causse de la Cham des Bondons – Jean-Philippe Delobelle

Milieux naturels et biodiversité du parc

Le parc national des Cévennes est riche de plus de 168 milieux naturels différents. Partez à la découverte des forêts de feuillus et de résineux, observez les torrents emportant des éboulis rocheux sur leur passage, n’oubliez pas de visiter la multitude de réseaux souterrains et laissez-vous surprendre par les quelques 1 000 tourbières du parc qui jouent un rôle clé dans l’équilibre des écosystèmes. Le parc est situé en moyenne montagne avec des variations d’altitude allant de 117 m à Anduze jusqu’à 1 699 m pour le mont Lozère. Avant de devenir un parc national, la région du massif central sud était essentiellement composée de pâturages et de roches, la faute à une surexploitation des ressources.

Des millions d’arbres ont été plantés afin de pallier le manque de biodiversité ainsi que l’appauvrissement des sols. 21% des forêts du parc sont considérées comme “forêt ancienne” (présente depuis au moins 150 ans). Sur le plateau du Causse Méjean, situé à l’ouest du parc, il existe près de 630 grottes et cavités, certaines sont accessibles au public, d’autres nécessitent des qualités de spéléologie pour les découvrir.

L’eau est un élément incontournable du parc ; plus de 2 000 zones humides ont été recensées. Ces milieux sont précieux pour notre planète : ce sont des refuges de matières organiques, ils représentent 0,5% des terres mais contiennent 30% des matières organiques. Ils stockent également une grande quantité de carbone et alimentent les nappes phréatiques et donc contribuent à la réduction des sécheresses (courantes dans la région). Additionnés au 1 000 km de cours d’eau qui sillonnent la réserve, on peut dire qu’il y a de bonnes chances que le parc fasse de vieux os !

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© Cascades des runes – Michel Cavalier

Grâce à cette grande diversité, de nombreuses espèces peuplent les contrées cévenoles. Le parc compte près de 45% des vertébrés de France mais aussi de nombreux oiseaux nicheurs et plus de 2 000 espèces d’invertébrés. Ces derniers représentent près de 85% de la faune du parc ! Selon l’UICN, 42 espèces du parc sont considérées comme menacées et font l’objet d’une attention toute particulière. Le parc a réalisé de nombreuses actions de réintroductions d’espèces depuis sa création. Le vautour moine (Aegypius monachus) et le vautour fauve (Gyps fulvus) ont pu à nouveau survoler les Cévennes à l’instar du cerf élaphe (Cervus elaphus) et de la loutre d’Europe (Lutra lutra) même si eux, ne volent pas !

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© Vautours fauves au Causse Méjean – Dominique Delfino

Le parc abrite de nombreuses espèces de papillons, preuve de sa biodiversité variée. Parmi lesquelles l’Apollon (Parnassius apollo), un papillon présent sur la liste rouge de l’UICN. Il y est fréquemment observé, bien que le réchauffement climatique menace sa fragile population. C’est généralement une espèce emblématique du climat montagnard et dépendante de l’orpin blanc (Sedum album) nécessaire au développement des chenilles.

Le petit Paon de nuit (Saturnia pavonia) a quant à lui été vu à de rares occasions dans les hauteurs du parc. Cependant en journée, vous ne pourrez croiser que le mâle, qui est capable de percevoir les phéromones de sa dulcinée à des kilomètres ; la femelle quant à elle est toujours nocturne !

Avec un peu de chance vous aurez également l’occasion d’observer les couleurs chatoyantes du Pacha à deux queues (Charaxes jasius), en effet il apprécie particulièrement la garrigue dont le parc est couvert. C’est une espèce friande de fruits bien mûrs et fermentés !

Les portraits de ces trois espèces sont à retrouver dans le Guide de terrain des papillons des jardins, des prairies et des champs.

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© Pacha à deux queues (Charaxes jasius) – Michel Rauch

La variété du paysage ainsi que les variations climatiques favorisent également l’implantation d’une importante diversité de végétaux. Ce sont plus de 11 000 espèces qui sont recensées à ce jour dans le parc (fougères, mousses, lichens, champignons…).

Vous trouverez sur l’Atlas de la faune et la flore du parc national des Cévennes les dernières observations naturalistes qui ont été réalisées ainsi qu’un inventaire des espèces du territoire.

Les visiteurs du parc à la rescousse avec le micro-projet Pl@ntNet Cévennes

Le parc national des Cévennes a pour but d’inclure les citoyens dans la démarche d’identification de la flore locale et dans le recensement d’espèces sur le territoire. La Société Botanique d’Occitanie a donc développé une plateforme scientifique citoyenne, en partenariat avec l’application Pl@ntNet, pour permettre aux visiteurs du parc national des Cévennes d’identifier grâce à leurs téléphones et à l’intelligence artificielle de l’application les végétaux du parc. En effet, le parc ne bénéficie pas suffisamment de personnes qualifiées pour développer la connaissance de sa flore. Il est par ailleurs compliqué pour des citoyens non-naturalistes d’identifier correctement une plante sans aide externe.

La plateforme Pl@ntNet choisie pour relever ce défi existe depuis une dizaine d’années et permet d’identifier automatiquement à l’aide de photos une espèce végétale. Pour le micro-projet Pl@ntNet Cévennes, une plateforme dédiée a été créée avec une liste complète des noms d’espèces de plantes terrestres de la région cévenole (près de 2 400). L’application permet à l’aide d’une photo d’identifier la plante, d’avoir accès à son statut de conservation, à des fiches descriptives et aux usages de l’espèce.

Depuis le lancement de l’application en juin 2020, plus de 135 000 requêtes d’identification ont été recensées. Les contributeurs ont observé près de ⅔ des espèces présentes sur la plateforme et leurs travaux permettent aux gestionnaires du parc d’avoir des données sur sa flore en temps réel. L’initiative n’étant qu’à ses débuts, les requêtes vont également contribuer à soutenir les actions de gestion du parc. Le parc national des Cévennes est un des pionniers dans ce genre d’expérimentation et sera, certainement rejoint par nombre d’autres parcs ou réserves. Vous pouvez retrouver ici la liste des espèces de l’initiative citoyenne.

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© Flore sauvage parc national des Cévennes – Régis Domergue

Partez à la découverte de la flore cévenole, de ses papillons d’altitude sans oublier les 42 espèces de l’Observatoire des forêts (lien) !Et comme l’a dit Robert Louis Stevenson en 1895 lors d’un séjour dans les Cévennes : “Ici nous touchons à l’un des hauts lieux de l’humanité” !

Sources :

Parc national des Cévennes

Parc national des Cévennes – Biodiversité

Contribution citoyenne au suivi de la flore du parc national des Cévennes – SBOCC

Les sciences participatives en forêt : l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts

C’est l’automne, les feuilles des arbres ont revêtu leurs couleurs de saison du jaune-orangé au rouge avant de tomber et tapisser le sol. Malgré le confinement, peut-être que certains d’entre vous ont la possibilité de se dégourdir les jambes lors d’une petite promenade en forêt, et que d’autres anticipent leurs balades forestières post-confinement. Et pourquoi pas prévoir de participer à l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts ?

L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts (OBF), mis en place par Noé en partenariat avec l’Unité Mixte de Service PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), est un programme national de sciences participatives qui a pour but d’améliorer les connaissances sur les espèces forestières. Lorsque vous êtes en forêt, vous pouvez rencontrer de nombreux animaux ou trouver des champignons, et l’OBF vous invite à transmettre vos observations sur certaines de ces espèces. Petits et grands peuvent y participer, il n’y a pas d’âge pour observer la nature !

© Forêt en automne – Georges Lopez

Les espèces de l’OBF

Nul besoin de connaissances naturalistes pour y participer, l’Observatoire est ouvert à tous ! A travers un total de 56 missions, vous pouvez découvrir un peu de la richesse de la biodiversité en forêt et apprendre à mieux la connaître.

Pour ceux qui débutent, vous avez la possibilité de commencer avec des missions d’apprentissage ! Au nombre de 14, elles vous permettent d’en apprendre davantage sur les milieux boisés et de repérer des indices qui vont aideront dans vos autres missions.

Partez ensuite à la recherche des espèces de l’OBF grâce aux 42 missions d’observation portant sur chacune de ces espèces. Parmi ces dernières, retrouvez de nombreux insectes comme les papillons, les scarabées ou les capricornes, mais aussi d’autres animaux, tels que les escargots et les amphibiens. Mais il n’y a pas que des animaux en forêt et l’OBF vous propose également d’observer les champignons ! De plus, l’OBF n’a pas de saison, ni d’adresse : vous pouvez retrouver les missions mois par mois, ou région par région !

© Une espèce de l’OBF : le Carabe doré – Frank Deschandol & Philippe Sabine

L’OBF, pour quoi faire ?

Cet observatoire est très utile à différents niveaux. L’un des objectifs de l’OBF consiste à sensibiliser le public à la biodiversité pour mieux la préserver. Mais pour mieux préserver, il faut déjà connaître, et quoi de mieux pour connaître ce qui nous entoure que de commencer par l’observer ?

Un second objectif de cet inventaire participatif, et pas des moindres, est de compléter la base de données nationale sur la biodiversité française, l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), grâce aux données récoltées. Chaque observation envoyée est reversée à l’INPN, ce qui permet de renseigner la présence et l’abondance des différentes espèces observées dans l’OBF partout sur le territoire français.

Enfin, le dernier objectif est d’obtenir une récolte de données massive et sur le long terme, qui permette aux scientifiques d’étudier ces espèces (par exemple l’évolution de leurs populations), voire de lancer des plans de conservation d’espèces menacées. En effet, il n’est pas aisé pour les chercheurs seuls d’amasser autant de données sur des territoires aussi grands, et l’existence d’observatoires nationaux ouverts au grand public comme l’OBF permet cela.

Les outils de l’OBF

Divers outils sont à votre disposition pour que vous puissiez mener au mieux vos missions.

Vous pouvez trouver notamment des outils d’aide à l’observation : il s’agit de fiches descriptives des espèces de l’OBF qui vous permettent de mieux connaître leur morphologie et vous aident à ne pas confondre des espèces voisines entre elles.

Pour participer, téléchargez l’application « Mission Forêt avec Noé ». Avec elle, vous pouvez réaliser directement les missions de l’OBF lors de vos promenades en forêt !

« Mission Forêt avec Noé »

Alors, au détour de vos futures promenades en forêt, voire d’une balade pour partir sur la piste des animaux pour les curieux ou à la cueillette des champignons pour les gourmands quand l’occasion se représentera, n’hésitez pas à y associer l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts !

Une explosion de biodiversité dans les volcans d’Auvergne

Créés depuis la fin des années soixante, les Parcs Naturels Régionaux (PNR) de France sont aujourd’hui au nombre de 56. Fondé en 1977, le PNR des Volcans d’Auvergne se démarque des autres Parcs par la présence de volcans répartis sur l’ensemble de son territoire. En effet, situé dans le Massif central et à cheval sur les départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, il englobe tous les volcans d’Auvergne, d‘où son nom. C’est l’un des plus anciens Parcs, mais c’est également le plus vaste de France métropolitaine. Il s’étend sur 120km du nord au sud, et couvre une superficie d’environ 395 000 hectares. Nous vous emmenons à la découverte de ce Parc, dans lequel vous pourrez partir à la recherche des espèces de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts !

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© Puy de Côme (premier plan) et Puy de Dôme (en arrière-plan), dans la Chaîne des Puys – Paul-André Coumes

La diversité de paysages du Parc

Le Parc est caractérisé par cinq régions naturelles. Il y a quatre massifs volcaniques : la Chaîne des Puys (appelée aussi Monts Dômes), les Monts Dore, le Cézallier et les Monts du Cantal. A cela s’ajoute le plateau granitique de l’Artense. Avec ces différentes régions, le PNR des Volcans d’Auvergne présente aussi des altitudes variées, puisqu’il se situe entre 400 et 1 886m (Puy de Sancy) d’altitude.

Les volcans nous offrent une diversité de paysages contrastés : ils ont une forme de dôme ou de cône comme dans la Chaîne des Puys, tandis que les Monts Dore ont un profil de crêtes, et que d’autres encore présentent un cratère d’explosion, appelé maar, qui peut être occupé par un lac. L’omniprésence de l’eau sur tout le Parc permet également d’observer des gorges, des cascades, des rivières à eaux vives ou encore des lacs naturels. Dans tous ces paysages, on retrouve de multiples milieux, allant des prairies aux landes d’altitude, en passant par les forêts, les zones humides comme les tourbières, les lacs ainsi que les falaises et autres escarpements rocheux.

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© Lac Pavin, dans les Monts Dore en Auvergne – Philippe Tournebise

La biodiversité remarquable du Parc

Toute cette diversité de milieux est à l’origine d’une grande richesse en biodiversité. Ces paysages volcaniques aux aspects de montagnes accueillent ainsi des espèces montagnardes : parmi elles, on trouve des chamois, des marmottes, mais aussi des papillons comme l’Apollon, qui est emblématique des montagnes. Une sous-espèce de ce papillon, endémique d’Auvergne, y vit également : l’Apollon arverne (Parnassius apollo arvernensis). Les escarpements rocheux et falaises sont aussi appréciés par la Jasione d’Auvergne, une plante endémique des Monts Dore, le Faucon pèlerin ou encore le Tichodrome échelette, un oiseau aux ailes parées de rouge.

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© Jasione d’Auvergne – Hervé Chellé

Les forêts du Parc, en altitude, sont composées principalement d’essences montagnardes naturelles comme le hêtre ou le sapin pectiné. On trouve aussi quelques essences introduites (épicéa commun, douglas, mélèze) tandis qu’en dessous de 1100m d’altitude, les essences sont plus variées. Ces forêts abritent de nombreuses espèces végétales et animales, dont notamment le houx et la Chouette de Tengmalm, qui est une espèce protégée. Les prairies regorgent de plantes dont la Gentiane jaune et l’Anémone pulsatile, et la présence de la Pie-grièche grise est un indicateur de la qualité de ces prairies. Dans les eaux des lacs, il est possible de rencontrer l’Omble chevalier ou l’Écrevisse à pieds blancs, considérée comme espèce bio-indicatrice. Quant aux tourbières, où poussent sphaignes, droséras et Ligulaire de Sibérie, elles présentent une faune caractéristique de ce milieu : des libellules comme la Leucorrhine douteuse ou l’Agrion à lunules, espèce très rare en France, y côtoient des papillons tels le Cuivré de la Bistorte ou l’Azuré des Mouillères, espèce rare et menacée. Enfin, les animaux d’élevage du Parc, de races locales, pâturent sur les pelouses : vaches Salers et Ferrandaises, brebis Rava, chèvres du Massif central ou encore chevaux d’Auvergne.

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© Chouette de Tengmalm – Jean-Philippe Delobelle

Le Parc des Volcans d’Auvergne regorge donc d’espèces végétales et animales, dont beaucoup sont typiques de son territoire et des milieux montagnards. Mais on peut aussi y trouver nombre d’espèces plus communes, comme l’Aurore ou l’Escargot de Bourgogne par exemples ! Une balade dans les forêts du Parc est donc aussi une occasion pour participer à l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts et partir à la recherche des espèces ciblées par ce programme.

Les actions du PNR

Les Parcs Naturels Régionaux ont pour vocation de préserver et valoriser les patrimoines naturels, paysagers et culturels d’un territoire. Pour le PNR des Volcans d’Auvergne, l’objectif de la charte du Parc de 2013-2025, par les actions menées par le Syndicat mixte du Parc, est de « vivre ensemble, consommer, se déplacer et habiter autrement ».

Un des principaux enjeux du Parc est de préserver la qualité et la diversité de ses milieux et espaces naturels. En effet, 60% de son territoire sont protégés ou inventoriés au titre de la protection de la nature et des paysages. Ainsi la mise en place d’une gestion coordonnée des lacs naturels et d’une gestion durable des forêts du territoire sont prévues. De plus, nombre d’espèces faunistiques et floristiques du Parc sont endémiques de ce territoire volcanique ou rares, voire menacées, aussi le Syndicat mixte du Parc réalise des actions d’études et de conservation en faveur de ces espèces. Enfin, pour que l’élevage des races locales se pérennise, le Syndicat accompagne les éleveurs pour aider au maintien d’une activité agricole et des paysages caractéristiques du Parc.

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© Vache de race Salers – Claudius Thiriet

De nombreuses choses à découvrir dans le PNR…

Le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne est une magnifique destination à découvrir au moins une fois dans sa vie ! Parmi les nombreux paysages à voir, le Puy de Dôme (site le plus connu du PNR) offre un panorama sur la Chaîne des Puys, qu’il est même possible d’admirer les pieds dans le vide, lors d’un baptême en parapente ! Un autre sommet très connu, le Puy de Sancy, offre quant à lui une vue sur les Monts Dore. Faites un tour du côté du lac de Guéry, plus haut lac d’Auvergne, promenez-vous dans les réserves naturelles nationales de Chastreix-Sancy et de la Vallée de Chaudefour, ou découvrez d’où provient l’eau Volvic… Si vous êtes intéressés par le volcanisme et ses mécanismes, ne ratez-pas Vulcania, un parc à thème qui vous en apprendra davantage sur les volcans ! Et si vous aimez le fromage, n’oubliez pas de faire un détour du côté de Saint-Nectaire, ville qui a donné son nom au fromage.

Vous trouverez de plus amples informations sur le site du Parc des Volcans d’Auvergne. Pour des idées randonnées ou des expositions, vous pouvez vous renseigner à la Maison du Parc, dans le château de Montlosier à Aydat. Pour d’autres idées de découverte du PNR, vous pouvez consulter le site d’Auvergne destination volcans ou encore le site de France-voyage.

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© Puy Mary, dans les Monts du Cantal – Robert Valarcher

Sources :

Site du PNR des Volcans d’Auvergne

Site des Parcs Naturels Régionaux de France _ PNR des Volcans d’Auvergne

France-voyage _ Le PNR des Volcans d’Auvergne

Dans les Landes de Gascogne

Les Parcs naturels régionaux sont, en France, créés à la fin des années Soixante, faisant écho à la création des Parcs nationaux (qui eux ne concernent que des zones inhabitées par l’homme). C’est en 1967 que le Général De Gaulle signe le décret instituant les PNR. Après plusieurs années d’études et d’expertise partout en France, le parc naturel régional des Landes de Gascogne a été l’un des premiers à être créé par décret, le 16 octobre 1970. Ils sont aujourd’hui 53, sur l’Hexagone et en Outre-Mer.

Si jamais il vous prenait l’envie d’aller visiter ce PNR, la maison du parc se situe à Belin-Béliet. Vous pourrez notamment vous renseigner sur les initiatives prises par le Parc en matière de conservation et de sensibilisation à sa biodiversité.

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En effet, le PNR conduit, avec la population et les collectivités qui le composent, différentes missions de “préservation du patrimoine, de développement équilibré des activités économiques, de sensibilisation des publics à leur environnement en éveillant la curiosité de l’hôte et de l’habitant” (ainsi que nous pouvons le lire sur le panneau de présentation du parc naturel régional des Landes de Gascogne).

Les 51 communes du Parc, depuis les portes de Bordeaux, offrent un patrimoine riche mais néanmoins fragile. Cinq espaces constituent majoritairement le parc, traversés par la rivière Leyre.

Tout d’abord, la pinède, caractéristique de cette région, présente une diversité des sous-bois où est conservée l’ancienne lande. Elle est couverte à la fois de chênes tauzins, tapissée par la molinie et la fougère aigle dans les parties humides, ou encore la bruyère cendrée dans la lande sèche. On peut y constater la présence, plus artificielle, de pins maritimes, due à l’exploitation de l’espace par l’homme, ce qui explique les variantes du paysage que l’on peut constater sur la lande.

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Ce Parc présente également des lagunes, plans d’eau temporaires ou permanents de formes arrondies. Les lagunes ont généralement des dimensions plutôt modestes, que les spécialistes font remonter à l’ère glaciaire. L’eau des lagunes est liée à la résurgence de la nappe phréatique. L’acidité et la pauvreté de cette eau, ses variations de niveau et de température créent des conditions de vie extrêmes. C’est pourquoi on peut y observer des milieux si riches et des espèces remarquables, comme le Grand Cormoran ou l’Aigrette garzette.

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Par ailleurs, la vallée de la Leyre constitue un milieu particulier dont les couleurs sont remarquables. L’eau, qui s’écoule sur un lit de couleur rouille, serpente sous une voûte de feuillages constitués d’aulnes, de chênes et de saules. Cette forêt galerie est peuplée d’insectes, d’oiseaux et de mammifères tels que libellules, martin pêcheur, héron et ragondin que l’on peut rencontrer par exemple lors d‘une descente en canoë. Dans ces milieux exceptionnels subsistent la loutre, le vison d’Europe et la cistude.

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Ces espaces naturels côtoient l’habitat humain sur tout le territoire du Parc. Cet habitat traditionnel montre l’histoire co-construite entre l’homme et son environnement. En témoignent des quartiers épars qui sont toujours visibles malgré la plantation de la forêt. Là, sur l’airial, sont près des grands chênes, de petites dépendances et des maisons à ossature de bois, avec toiture à longs pans, dont les façades à l’est et quelquefois auvents. L’écomusée de Marquèze est, pour le grand public, un lieu d’éducation pour sensibiliser à cette occupation plus intense de l’ancienne lande.

Enfin, les eaux douces de la Leyre rencontrent les eaux salées du bassin d’Arcachon. Le delta saumâtre de Leyre offre un grand patchwork de différents milieux naturels, que l’on peut voir à chaque marée comme un immense puzzle de multiples pièces imbriquées, où s’alignent d’immenses étendues de roseaux ou de baccharis, accueillantes pour les oiseaux. Dans ce milieu, la Maison de la nature propose un accueil des visiteurs toute l’année.

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Le Parc des Landes de Gascogne offre de multiples possibilités de découverte de ce patrimoine, en encadrant différentes sorties pédestres en journée ou des “soirées chauve-souris” pour sensibiliser le grand public à la biodiversité nocturne. Plusieurs manifestations sont organisées chaque année, dont les 24h pour la Biodiversité. Proposée par les équipes du Parc, cette manifestation a pour objectif de fédérer les acteurs associatifs, professionnels et les habitants autour de la préservation de la biodiversité. Les objectifs sont simples : améliorer les connaissances à l’échelle d’une commune en 24h et inviter les habitants à découvrir le monde naturaliste en participant aux inventaires des espèces animales et végétales de leur commune !

Le PNR des Landes de Gascogne est labellisé par différents organismes, notamment comme sites Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles, ou encore site RAMSAR.

N’attendez plus pour le découvrir !

Le Parc en quelques infos :

Nombre de communes : 51

Superficie : 336 100 hectares

Nombre d’habitants : 78 100

Villes portes : Bordeaux, Mont de Marsan

Pour en savoir plus sur le Parc : https://youtu.be/gHwVjbfKScU

Sources :

https://www.parc-landes-de-gascogne.fr/Parc-Naturel-Regional-de-Gascogne/Le-parc-en-actions
https://www.parcs-naturels-regionaux.fr/parcs-naturels-regionaux/parc-naturel-regional-des-landes-de-gascogne
https://www.parc-landes-de-gascogne.fr/Parc-Naturel-Regional-de-Gascogne/Le-parc-en-actions/Patrimoine-naturel
https://www.parc-landes-de-gascogne.fr/Parc-Naturel-Regional-de-Gascogne/Le-parc-en-actions/Culture-education-patrimoine/L-education-a-l-environnement-dans-le-Parc

 

Et pourquoi ne pas profiter de votre exploration du Parc pour participer à l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts ? Vous êtes attendus, fiers explorateurs, pour partir à la recherche d’espèces forestières communes, plus rares, voire « En danger » ou « En danger critique d’extinction » !
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Les 42 espèces que vous devez retrouver vous attendent, et autant de missions d’inventaire. Pour rappel, de nombreux outils sont disponibles : des fiches de confusion pour vous aider à différencier des espèces morphologiquement proches qui sont en libre téléchargement sur le site Internet de l’Observatoire.

De même, notre application vous accompagnera dans vos déambulations forestières : simple d’utilisation et fonctionnant même hors ligne, elle vous permettra facilement de prendre connaissance et d’inventorier les espèces qui vous entourent.

Ici, découvrir et participer à l’Observatoire : www.biodiversite-foret.fr
Mais, L’OBF, ça sert à quoi déjà ?
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L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts est un outil permanent alimentant l’INPN, l’Inventaire National du Patrimoine Naturel, géré par le Muséum national d’Histoire naturelle. En France métropolitaine, l’INPN gère des données concernant plus de 4.900 espèces de plantes et plus de 36.000 espèces animales ! Les observations récoltées dans le cadre de l’OBF actualisent ou renseignent (parfois pour la toute première fois) les données de répartition des espèces. Ces données, une fois intégrées dans l’INPN, deviennent la référence nationale et sont utilisées pour orienter des décisions sur la mise en place de plan de conservation ou de gestion d’espaces. Rien que ça !

La mission de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts est de taille, comme le précise Laurent Poncet, directeur du Service du Patrimoine Naturel, partenaire du programme : « En termes d’inventaires biologiques, ce programme a les moyens de contribuer significativement et durablement à alimenter les bases de données de l’INPN, notamment, des espèces non décrites localement depuis plusieurs décennies » (2016).

 

Pour connaître l’INPN, c’est par ici : http://inpn.mnhn.fr

 

Ce mois-ci l’OBF vous invite à participer aux 6 premières missions qui débutent en mars !

Au programme : des papillons aux couleurs évoquant l’arrivée du printemps, le Morio, l’Aurore et Robert-le-Diable.
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De plus, vous pourrez vous confronter à un important prédateur des chenilles processionnaires, le Grand calosome.
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Par ailleurs, un escargot qui préfère le crépuscule nommé Petit-gris, sera visible, ainsi qu’un longicorne adepte de la marche, le Lamie tisserand.
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Ces 6 missions couvrent l’ensemble des régions de France, et se concentrent toutes sur le PNR des Landes de Gascogne.

N’oubliez pas de photographier les espèces que vous inventoriez ; ces photos sont indispensables pour que les scientifiques valident vos données. Nous comptons sur vous pour nous faire part de vos plus beaux clichés !

Apprendre à reconnaître les gastéropodes grâce à la clé d’identification des escargots et limaces

Ils aiment sortir par temps de pluie ou lorsque l’atmosphère est humide, comme le matin avant que la rosée ne s’évapore, les escargots et limaces peuplent jardins et forêts.

Mais il n’est pas toujours facile de reconnaître les différentes espèces, d’autant plus que la couleur de la coquille peut être très variable chez les escargots, et ne constitue donc pas un critère d’identification. En effet, leur couleur dépend souvent du substrat sur lequel ils évoluent et de leur alimentation.

Elaborée par VigieNature, la clé d’identification de l’Opération Escargots a pour objectif de vous aider à identifier les espèces d’escargots et de limaces suivies dans le cadre du protocole.

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