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Explorez la forêt avec les quêtes printanières !

Le printemps arrive à grands pas ! Printemps rime avec renouvellement, et pour l’occasion la quête sur le Sonneur à ventre jaune est réouverte jusqu’à septembre et avec elle, une nouvelle quête florale concernant deux espèces, qui débutera en mars et se terminera en juin : l’Anémone sylvie et la Parisette à quatre feuilles ! Durant vos prochaines balades en forêt, ouvrez l’œil pour les photographier et envoyer vos données.

LE SONNEUR À VENTRE JAUNE (Bombina variegata)

Sonneur à ventre jaune © E. SANSAULT – ANEPE Caudalis

Cet amphibien de 4 à 5 cm de longueur tire son nom de son ventre de couleur jaune à orange tacheté de noir. Son dos est de couleur brune terreuse et sa peau est parcourue de verrues réhaussées de petites épines noires. Il possède des pupilles de forme triangulaire ou en forme de cœur et un iris doré.

Il apprécie tout particulièrement les habitats humides et on peut le retrouver dans les ornières, les fossés, les vases, les flaques et en bordure de chemins. 

Le Sonneur à ventre jaune se trouve sur une bonne partie du territoire métropolitain mais il est absent en Corse, dans le Sud-Ouest, en Bretagne, en Île-de-France et dans le Nord.

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin septembre.

L’ANÉMONE SYLVIE (Anemone nemorosa)

Anémone sylvie © Olivier Escuder

Cette plante à fleurs mesure de 1 à 30 cm de hauteur et porte une seule fleur, de couleur blanche le plus souvent, qui présente entre 5 à 9 pétales de forme ovale. Prenez garde, aussi belle soit-elle c’est une plante toxique. Sa période de floraison s’étend de fin février à fin mai. 

Cette plante pousse dans les bois humides et peut former des tapis de fleurs qui peuvent être denses en sous-bois. Cette espèce est indicatrice des anciennes forêts.

Elle est présente sur l’ensemble du territoire métropolitain à l’exception du Sud-Est et du pourtour méditerranéen. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin mai.

LA PARISETTE À QUATRE FEUILLES  (Paris quadrifolia)

Parisette à quatre feuilles © Olivier Escuder

La Parisette à quatre feuilles, comme son nom l’indique, possède quatre feuilles positionnées tout autour de la tige en forme de cercle. La tige peut mesurer entre 20 à 40 cm de hauteur. La fleur, de couleur verte, se trouve au sommet de la tige. En son centre, on retrouve une baie de couleur noir bleuâtre. 

Tout comme l’Anémone sylvie, la Parisette à quatre feuilles est une plante toxique. Elle possède une période de floraison qui s’étend de fin février à fin mai et on la retrouve également dans les bois humides. 

La Parisette à quatre feuilles est présente sur une grande partie du territoire métropolitain. 

Pour plus d’informations, consultez sa fiche espèce.

Cette quête restera ouverte jusqu’à fin mai.

Les autres quêtes encore ouvertes

La quête sur les champignons lignicoles est également toujours ouverte ! Vous pouvez donc gardez un œil ouvert pour dénicher l’Amadouvier (Fomes fomentarius), la Langue de bœuf (Fistulina hepatica), le Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus), le Polypore marginé (Fomitopsis pinicola), et le Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) jusqu’à fin septembre !

Pour rappel, les observations sont recensées grâce à l’application smartphone INPN espèces, téléchargeable gratuitement sur Android et iOS dont voici le guide d’utilisation.

Nous vous souhaitons à tous et à toutes de très belles observations !

Les Amphibiens

Dans le cadre des Missions Forêt de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts, Noé vous propose de découvrir le monde des amphibiens, des animaux fascinants qui ont évolué pour vivre dans deux environnements différents : l’eau et la terre. En effet, les amphibiens se sont affranchis du milieu aquatique il y a plus de 380 millions d’années. Actuellement, trois ordres sont reconnus parmi les amphibiens : les anoures (crapauds, grenouilles et rainettes), les urodèles (tritons et salamandres) et les gymnophiones. On compte 35 espèces d’amphibiens en France. 

Longues salamandres, petites grenouilles et gros crapauds : Pourquoi ces animaux vivent-ils entre terre et eau ? Quelle est leur place dans la dynamique des espèces et comment les observer ? Voici une présentation de cette classe de vertébrés à la peau brillante.

Particularités de l’anatomie des amphibiens

Les amphibiens ont une anatomie unique qui leur permet de vivre dans deux environnements différents : l’eau et la terre. Au cours de l’évolution, ce sont les premiers vertébrés à être sortis de l’eau pour conquérir la terre ferme et à adopter les quatre pattes. Ils ont réussi cette prouesse en changeant de corps au cours de leur croissance. En effet, la métamorphose est l’étape clef de leur développement, ils passent du corps d’un organisme aquatique à celui d’un organisme terrestre : les branchies deviennent des poumons, et les nageoires se transforment en pattes articulées ou même rebondissantes.

La peau des amphibiens est particulière, elle est adaptée à la vie aérienne et aquatique. Elle est recouverte d’un mucus comme la peau des poissons et possède de la kératine comme celle des mammifères, afin d’éviter la déshydratation de leur corps. Ce mucus est le fruit de la sécrétion de deux types de glandes : les glandes muqueuses, qui se focalisent sur des molécules assurant l’isolation thermique et le maintien de l’hydratation, et les glandes granuleuses ou parotoïdes, plus grosses et symétriques, qui sécrètent le venin. Cette toxicité leur permet de se protéger des prédateurs. Par exemple, le mucus de la salamandre tachetée provoque une paralysie et des contractions incontrôlables de la mâchoire des animaux qui tentent de la mordre, ce qui lui permet de se libérer. Les amphibiens sont plus ou moins toxiques. Leurs sécrétions sont souvent ciblées contre leurs prédateurs spécifiquement.

Tout comme les poissons, les amphibiens possèdent une ligne latérale le long de leur corps qui leur permet de détecter les mouvements dans l’eau, là où la vision est moins utile.

Comportement et modes de vie des amphibiens

Les amphibiens ont une grande variété de comportements et de modes de vie. Le terme amphibien provient du grec « amphi » (double) et « bios » (vie). Ce nom leur a été donné car ces vertébrés ont un cycle de vie en deux phases. La première phase se déroule dans l’eau, tandis que la deuxième se passe sur terre. Ce cycle commence au printemps, dès la ponte des œufs, qui sont en général pondus par les femelles près de l’eau. Les œufs éclosent et donnent naissance à des larves exclusivement aquatiques. Cette période peut être courte pour certaines espèces, tandis que d’autres prennent leur temps. Vers juin, certains têtards sont déjà prêts pour la métamorphose ! C’est au début de l’été que la transition entre la phase aquatique et terrestre a lieu. Cette phase est caractérisée par des changements physiologiques et physiques profonds chez les individus. Les tritons adultes quittent l’eau pour mener une vie sur terre : la phase terrestre commence. 

Étapes de la métamorphose d’une rainette verte (Hyla arborea)
© Bruno Guénard, Thomas Marent / Biosphoto

Cette transition entre la phase aquatique et terrestre peut varier selon les espèces, mais elle est toujours cruciale pour la survie des individus et de l’espèce dans son ensemble. De nombreux amphibiens passent une partie de leur vie dans l’eau, où ils se reproduisent et se développent en tant que larves. Après avoir subi une métamorphose, les larves se transforment en adultes terrestres. Certains amphibiens restent dans l’eau toute leur vie, comme les grenouilles arboricoles, qui passent leur temps dans les arbres surplombant des étangs ou des ruisseaux.

Concernant la reproduction, les anoures ne s’accouplent pas à proprement parler. Les mâles attirent les femelles par leur chant. Lorsqu’ils se retrouvent, ils mettent leurs aisselles en contact et lâchent simultanément les ovules et les spermatozoïdes dans l’eau. C’est une fécondation externe, qui a lieu à l’extérieur des corps des parents. Les têtards sont donc indépendants de leurs parents dès leur éclosion, et parfois dès la ponte des œufs. Les mâles alytes sont une exception : ils portent leurs œufs, les maintenant humides en les arrosant, jusqu’à l’éclosion des têtards.

Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), espèce en danger, portant ses œufs © Quentin Martinez / Biosphoto

Chez les urodèles, les mâles utilisent des spermatophores, des capsules contenant les spermatozoïdes. Lors de l’accouplement, la fécondation peut être externe ou interne, selon si le spermatophore est libéré dans l’eau ou à l’intérieur de la partenaire. Dans ce cas, les œufs éclosent à l’intérieur de la mère, où les têtards commencent à se nourrir. La mise-bas a souvent lieu au moment de la métamorphose. Si la mère participe à la nutrition de ses têtards, on parle de viviparité. Si elle ne les aide pas et qu’ils se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans son corps, on parle d’ovoviviparité. Les petits des Spélerpès de Strinati, du sud de la France, sont une exception : la mère garde ses œufs jusqu’à leur éclosion. Les petits se métamorphosent dans l’œuf, et lors de l’éclosion, des versions miniatures des adultes en sortent.

Femelle Spélerpès de Strinati gardant ses œufs © Fabio Pupin / Biosphoto

Certaines espèces, comme les grenouilles, sont actives pendant la journée, tandis que d’autres, comme les salamandres, sont nocturnes. Les amphibiens ont des habitudes alimentaires diverses, mais les adultes sont tous carnivores, se nourrissant essentiellement d’insectes (chenilles, vers blancs, taupins) et des mollusques (limaces, escargots). Ils sont des chasseurs de proies, dont la taille dépend des espèces. Sur terre, la chasse se fait à partir de la détection des mouvements. Une fois la proie trouvée, elle est attrapée à même la mâchoire. Sous l’eau, les proies sont détectées par les vibrations de l’eau et les molécules présentes dans l’eau, laissées par les autres organismes. En ouvrant leur mâchoire, un mouvement d’aspiration est créé et la proie est aspirée directement par l’amphibien.

Les amphibiens, menacés ? 

La population générale des amphibiens est mise en danger à cause de la destruction de leurs habitats. Les risques sont l’assèchement et l’urbanisation, qui réduisent considérablement la surface et la quantité d’espaces humides. La pollution des eaux est une autre menace pour ces espèces. Certaines constructions humaines coupent les voies de migration des groupes, comme les autoroutes et les voies ferrées par exemple. Plusieurs systèmes sont mis en place localement pour limiter la disparition de populations complètes qui auraient essayé de traverser la chaussée, par exemple en mettant en place des fossés et des barrières sur le bord de la route, pour que les animaux tombent dedans. Le lendemain matin, des bénévoles locaux viennent récupérer les individus pour les déposer de l’autre côté de la route. Il peut également y avoir des crapauducs, tunnels creusés sous la route que peuvent emprunter les batraciens. 

Crapauduc, France © Fabio Pupin / FLPA – Frank Lane Picture Agency / Biosphoto

Quelques conseils pour observer les amphibiens

Les amphibiens peuvent être assez timides, il est donc important de ne pas les déranger ou de perturber leur environnement naturel. Pour observer les amphibiens qui vous entourent, il faut choisir le bon moment : la plupart des amphibiens sont nocturnes, il est donc préférable de chercher à les observer au crépuscule ou la nuit. Le printemps est également la meilleure saison pour les observer car c’est la période de reproduction ! Il faut également le bon endroit : les marais, les forêts et prairies humides sont les habitats dans lesquels ils se trouvent. Vous pouvez parfois même avoir la chance de les trouver par leur chant ! Les mâles amphibiens produisent souvent des chants pour attirer les femelles, écoutez attentivement pour identifier les espèces. Enfin, il ne faut pas perturber leurs habitats afin de les trouver. Évitez de déplacer les roches, les feuilles ou les branches sous lesquelles ils se cachent. De plus, assurez-vous de ne pas utiliser de lampe-torche ou flash afin de ne pas les éblouir ou les perturber. 

Pour bien identifier les individus, les photos de vues dorsale et latérale sont très utiles. La position et la proéminence des glandes parotoïdes et des verrues sont de bons indicateurs. Une prise de vue avec le détail de l’avant du corps facilite également l’identification, la forme et la couleur des pupilles peut être un caractère déterminant.

Attention, il est important de noter que si les amphibiens ne sont pas toxiques pour les humains, il est interdit de les manipuler, ce sont des espèces protégées ! Ce sont des animaux qui ont la peau fragile, dénudée d’écailles ou de poils. Des populations entières ont été ravagées depuis les années 1990 à cause de la prolifération d’un champignon parasite de leur peau (Batrachochytrium dendrobatidis). Ce champignon se dépose sur la peau des amphibiens via l’eau et les décompose vivants. Il a infecté des espèces en dehors de son aire de répartition originale à cause du commerce d’espèces sauvages mondial. Les populations qui ne connaissaient pas ce parasite ne pouvaient pas savoir comment s’en défendre, et les espèces les plus fragiles ont subi de lourdes pertes. 

Les amphibiens sont des animaux fascinants qui ont une anatomie unique et un mode de vie varié. En observant ces créatures dans leurs habitats naturels, nous pouvons en apprendre davantage sur leurs comportements et leurs rôles dans l’écosystème. L’Observatoire de la Biodiversité des Forêts vous propose de partir à leur recherche, alors rejoignez-nous ! 

Les observations sont recensées via l’application INPN espèces, disponible sur IOS et Android.

Sources :

INPN (2022) À la Rencontre des Amphibiens inpn.mnhn.fr (Consulté le 9 mai 2023)

Futura Sciences (2022) Amphibien : qu’est-ce que c’est ? futura-sciences.com (Consulté le 9 mai 2023)

Les Parcs Nationaux de France – Les Amphibiensparcsnationaux.fr. (Consulté le 9 mai 2023)

Grand Lyon (2019) Les Amphibiensgrandlyon.com  (Consulté le 10 mai 2023)

Zoo des Sables d’Olonne – Les Amphibiens. zoodessables.fr (Consulté le 10 mai 2023)

Parc Naturel Régional de la Forêt d’Orient – Fiche Technique Espèces, Les Amphibiens. aappma-des-lacs.fr (Consulté le 10 mai 2023)

Scaleux, A. – Un champignon parasite décime les amphibiens du monde entier. nationalgeographic.fr (Consulté le 16 mai 2023)

BUFO – Site web officielhttp://bufo-alsace.org/ (Consulté le 16 mai 2023)

De nouveaux bilans de quêtes sont disponibles !

Trois missions ont été closes à la fin de 2022 : les quêtes du Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) et du Morio (Nymphalis antiopa), lancées au printemps, et la quête de la Langue de bœuf (Fistulina hepatica), lancée à l’automne.

À partir des données que vous avez récoltées, nous avons pu confirmer la présence de ces espèces dans de nombreuses communes où elles n’avaient pas été observées auparavant, ainsi que dans deux nouveaux départements pour la Langue de bœuf.

La mission de la Langue de bœuf a compté plus de participants que l’année précédente, merci à tous les observateurs !

Pour plus de détails, voici les bilans de ces « Missions forêt » : 

Nous vous donnons rendez-vous au printemps pour l’ouverture de nouvelles quêtes ! En attendant, n’hésitez pas à participer aux trois quêtes en cours : la Salamandre tachetée, le Polypore soufré et l’Élégante striée.

Les quêtes automnales sont de retour !

Les saisons changent et les missions aussi ! Cette année, nous rouvrons les deux quêtes automnales de l’année dernière : la Langue de boeuf et la Salamandre tachetée.

La Langue de boeuf (Fistulina hepatica)

Le chapeau de la Langue de boeuf est épais et peut mesurer jusqu’à 25 cm de diamètre. Il est d’une couleur rouge sombre. La Langue de boeuf peut être trouvée sur les vieux chênes et châtaigniers. Elle a une texture molle, le dessus brillant pouvant parfois sécréter un liquide rouge. Sa surface inférieure est formée de petits tubes collés les uns contre les autres formant des pores. Ces tubes sont indépendants les uns des autres et peuvent être écartés. Les plus jeunes sont comestibles.

(En savoir plus)

Langue-de-boeuf sur un tronc de Chaîtaignier © Marcos Veiga / biosphoto

La quête sera ouverte jusqu’au 31 novembre 2022.


La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

La salamandre tachetée est un amphibien discret pouvant mesurer jusqu’à 20 cm de long. Son corps est noir, recouvert de taches jaunes irrégulières. Sa peau est lisse et brillante. Elle a le museau rond et des yeux très noirs. Elle aime sortir en temps humide, et sera donc observable pendant ou suivant un épisode pluvieux.

(En savoir plus)

Salamandre tachetée sur de la mousse, Auvergne France ; Lieu : Vernet-la-Varenne

Cette quête restera ouverte pendant un an, pour mesurer l’évolution des populations au cours de l’année.

La quête du Grand Mars changeant reste ouverte jusqu’à fin septembre, celle du Sonneur à ventre jaune jusqu’à fin octobre, et celle du Morio jusqu’à fin novembre. Celles du Polypore soufré et de l’Élégante striée restent disponible jusqu’à la fin de l’hiver.

Pour rappel, les observations sont recensées grâce à l’application INPN espèces, dont voici le guide d’utilisation.

Nous vous souhaitons à toutes et à tous de très belles observations !


Crédit de la photographie d’en-tête : Cerf élaphe (Cervus elaphus) debout derrière un arbre © Frédéric Desmette / Biosphoto

Ventre jaune et pupilles en coeur : c’est le Sonneur !

Nous poursuivons notre série de portraits des espèces des Quêtes Mission forêt du printemps avec cette fois-ci un petit amphibien aux couleurs bien particulières et aux réflexes peu communs … Voici le Sonneur à ventre jaune !

Un crapaud qui cache bien ses couleurs …

Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) dans le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, M. Rauch

Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est un petit amphibien de la famille des Bombinatoridae. Mesurant entre 4 et 5cm de long, il a un dos gris à brun parfois parcouru de taches plus foncées et couvert de petites verrues. Il est facilement reconnaissable à son ventre et au-dessous de ses pates jaune vif à orange marbré de points gris à noir et à ses pupilles en forme de cœur. Petite particularité, il ne possède pas de sac vocal. Ce ventre coloré sert à repousser les prédateurs. Quand il en aperçoit un qui s’approche un peu trop près, le Sonneur se cambre et se retourne sur le ventre de manière à montrer cette partie de son corps : c’est ce qu’on appelle le réflexe d’Unken. Le crapaud peut tenir cette position plusieurs minutes si cela est nécessaire. L’utilisation de couleurs vives, ou du moins de couleurs qui contrastent avec le reste de son corps est appelé la coloration aposématique. Cette technique permet de dissuader de potentiels prédateurs de les attaquer. Le Sonneur, avec sa position de défense et sa coloration, est donc souvent épargné !

Sonneur à ventre jaune en position de défense, E. Boitier
Mâle Sonneur, E. Boitier

Il existe un dimorphisme sexuel assez peu prononcé chez le Sonneur : les mâles sont généralement plus petits et leurs membres antérieurs sont plus robustes avec des callosités noirâtres.

A la recherche de points d’eau

Le Sonneur à ventre jaune s’observe dans de nombreux habitats de milieu bocager dans des prairies, en lisière de forêt ou dans des forêts de feuillus notamment en bord de chemins et dans les clairières. Il apprécie particulièrement les mares permanentes ou temporaires, les fossés, les bordures marécageuses d’étangs, les retenues d’eau artificielles voire les abreuvoirs d’animaux. Les endroits ensoleillés ou peu ombragés sont davantage privilégiés par ce petit amphibien, de même il tolère les eaux boueuses ou légèrement saumâtres tant que les berges sont accessibles pour qu’il puisse facilement accéder et sortir du point d’eau. La présence de végétation aquatique ne le gêne pas, ni son absence totale. 

Sonneur à ventre jaune dans une mare, B. Fischer

Le Sonneur est un opportuniste : il consomme toutes sortes d’invertébrés terrestres de petite taille. Des coléoptères, des fourmis, des myriapodes, des araignées mais aussi des diptères voire des petits papillons. Les larves, elles, se nourrissent, de diatomées et d’algues.

Ses habitudes

Dès octobre, les adultes débutent leur période d’hibernation qui durera jusqu’à mi-avril. Pour éviter la période de froid, le Sonneur cherche un abri sous les pierres ou les souches, dans la vase, l’humus, la mousse ou dans les fissures du sol et les galeries abandonnées. Il est actif de jour comme de nuit mais il reste le plus souvent à proximité d’un point d’eau notamment durant la saison estivale et lors des périodes de fortes chaleurs. Il peut toutefois entreprendre des déplacements relativement longs au printemps lors de la saison de reproduction.

Ponte de Sonneur à ventre jaune dans l’eau, J-P. Noblet

En effet, la maturité sexuelle est atteinte en moyenne vers l’âge de 3 à 4 ans. La reproduction a lieu durant les mois de mai à juin et peut se prolonger jusqu’en été en moyenne montagne. Elle se déroule dans des points d’eau ensoleillés présentant une importante végétation qui lui sert d’abri de protection. La ponte des femelles est fractionnée : de quelques-uns à quelques centaines œufs par amas qui sont déposés sur des brindilles immergées ou sur des plantes aquatiques. Les œufs éclosent en moins de dix jours puis les têtards, de couleur brune se métamorphosent de cinq à sept semaines plus tard, selon les conditions climatiques du milieu. Les jeunes Sonneurs restent dans leur site d’éclosion quelques jours puis le quittent ensuite pour d’autres contrées. La longévité du Sonneur à ventre jaune est de 8 à 9 ans.

Un amphibien pourtant menacé …

Bombina variegata est plutôt en régression généralisée sur le territoire national. Les évaluations réalisées par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle montrent que le Sonneur à ventre jaune fait partie des huit espèces d’amphibiens menacées en France.

Elle est classée « Vulnérable » sur la liste rouge des amphibiens de France métropolitaine. Elle est même considérée comme « Disparue » en Basse-Normandie et dans le Nord-Pas-de-Calais et « En danger critique » dans les Pays-de-la-Loire et en Haute-Normandie. Cela s’explique notamment par la fragmentation et la disparition de son habitat et notamment la raréfaction des biotopes de reproduction. L’empierrement des chemins forestiers et donc la disparition des ornières, la suppression des petites mares ou l’assèchement de zones humides sont des exemples qui participent à la destruction de son habitat. Les pollutions liées aux activités agricoles et forestières sont également une des menaces qui pèsent sur les populations de Sonneur.

Sonneur à ventre jaune dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, E. Boitier

Pour aider la communauté scientifique à mieux connaitre la répartition des Sonneurs et ainsi aider à leur sauvegarde, ouvrez l’œil lors de vos balades forestières et participez à la quête Sonneur des Missions forêt de Noé. Voici un lien pour vous rappeler comment participer à ces quêtes et un tutoriel vidéo pour savoir comment ajouter vos observations via l’application INPN Espèces. Alors bonnes recherches et bonnes observations à tous !

Une nouvelle saison et de nouvelles quêtes !

Après le succès des précédentes quêtes d’automne, Noé renouvèle l’expérience ce printemps en vous proposant quatre nouvelles espèces à rechercher lors de vos balades en forêt. Rendez-vous sur l’application INPN Espèces mais avant, voici une petite présentation de ces quatre espèces forestières !  

Fin octobre 2021, nous vous avions proposé de partir à la recherche de trois espèces : la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), la Soucoupe commune (Helicigona lapicida) et la Langue de bœuf (Fistulina hepatica). Les résultats avaient été très concluants avec de nombreuses observations dont quatre de Langue de bœuf qui sont venu confirmer la présence dans 4 départements qui n’avaient jusque-là pas d’informations. Si vous souhaitez avoir le bilan complet de ces quêtes d’automne, le voici ici ! Les données récoltées permettent d’alimenter la base de données de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) et d’améliorer les connaissances sur les espèces et leur répartition. Si vous souhaitez participer à des missions de découverte des espèces forestières tout en contribuant à améliorer les connaissances sur la biodiversité de ce milieu, vous êtes au bon endroit !

Soucoupe commune (Helicigona lapicida), N.A Callow

Et ce printemps, ce ne sont pas trois mais quatre espèces qui vous sont proposées : le Morio (Nymphalis antiopa), l’Elégante striée (Pomatias elegans), le Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) et le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata). Ces quatre espèces vous permettront de découvrir la diversité forestière à une saison particulièrement propice aux observations naturalistes. Voici donc une petite présentation afin de mieux les connaitre et les reconnaitre

Le Morio (Nymphalis antiopa) :

Le Morio ou « Mantea royal » (Nymphalis antiopa), M. Rauch

Mesurant jusqu’à 75mm, c’est une des plus grandes espèces de papillon français de la famille de Nymphalidae. Ce papillon assez sombre et facile à reconnaitre est diurne et hiverne à l’état adulte, ce qui accroit particulièrement sa longévité : il peut facilement atteindre les 10 mois de vie. Les chenilles, de couleur rouge orangé et parcourues de piquants, sont visibles à partir de fin avril/début mai sur diverses espèces d’arbres comme le bouleau, le peuplier ou le saule. Car le Morio privilégie les arbres pour pondre et trouver sa nourriture. Il préfère en effet la sève des arbres, les fruits mûrs voire fermentés ou les sécrétions mielleuses des pucerons que le nectar des fleurs. Auparavant très abondant, le Morio est aujourd’hui une espèce plus discrète voire rare dans certains départements à cause notamment de la disparition de son habitat. Un portrait complet de cette espèce est disponible à ce lien. Vous pouvez participer à la quête Morio jusqu’au 30 novembre 2022.

L’Elégante striée (Pomatias elegans) :

Elégante striée (Pomatias elegans), B. Dubreuil

Cette espèce d’escargot à coquille en forme de cône mesure entre 13 et 18mm de haut et est de couleur brune à violacée en passant par le blanc orangé avec des striures plus sombres à rougeâtres. L’Elégante striée dispose d’un opercule qu’elle peut fermer pour se protéger des prédateurs. Elle fréquente les forêts à sol calcaire, trouvant refuge dans des bosquet ou de petits buissons mais on peut également l’observer dans des zones plus ouvertes comme des prairies, des zones littorales ou montagneuses. Elle n’est pas hermaphrodite, les sexes sont séparés et la femelle est plus grande que le mâle. Après l’accouplement, elle pond une cinquantaine d’œuf un par un. Après 20 jours, les œufs éclosent. Les adultes se nourrissent essentiellement de végétaux en décomposition comme le bois ou les feuilles. La quête Elégante est disponible jusqu’au 28 février 2023.

ATTENTION : Elle est très semblable à l’Elégante des calanques (Tudorella sulcata), présente sur le pourtour méditerranéen. La coquille est plus brune rougeâtre mais possède surtout des striures plus épaisses et moins nombreuses.

Le Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) :

Polypore soufré (Laetiporus sulphureus), D. Delfino

Le Polypore soufré est une espèce assez particulière de champignon car il ne possède pas de pied : il est directement appliqué au support. Mesurant environ 50cm de longueur, il est reconnaissable à sa surface assez rugueuse, sa chair épaisse, sa couleur jaune rosé et est constitué de plusieurs imbrications bosselées. Il a également une forte odeur faisant penser à de la chair de poulet. Il s’agit d’un champignon parasite saprophyte, qui se nourrit de bois vivant. Avec son action, il attire une biodiversité riche et notamment des insectes xylophages. On le retrouve ainsi sur diverses essences de feuillus, de chênes aux châtaigniers en passant par les peupliers et plus rarement sur les conifères. Champignon comestible uniquement au stade juvénile, il se développe du printemps à l’automne et peut aisément atteindre les 10kg. Cette quête est accessible pour une durée d’un an, soit jusqu’au 28 février 2023.

ATTENTION :  Le Polypore soufré est très proche d’un autre Polypore : le Polypore géant (Meripilus giganteus). Ce dernier peut se différencier par la couleur de son chapeau brun-ocre et sa taille pouvant atteindre 80cm. Contrairement au Polypore soufré, il ne se développe qu’à la base du tronc souvent de hêtres et de chênes, et il a tendance à noircir avec l’âge.

Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) :

Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), M. Rauch

Ce petit crapaud n’excède en effet pas les 5cm de long pour un poids d’environ 15g. La couleur très atypique sur son ventre, jaune taché de noir, permet de dissuader de potentiels prédateurs. Si besoin, il peut se servir de sa peau pour libérer un liquide visqueux et irritant à l’odeur nauséabonde. Outre son ventre, le reste de son corps est brun gris terne parcouru de verrues cutanées, parfois couplées de petites épines noires et il possède des pupilles en forme de cœur. Il affectionne tout particulièrement les habitats humides, les bocages, les prairies ou les lisières de forêts dans des dessous de pierres, de souches, dans la vase, la mousse ou dans les fissures des sols et les galeries. Actif de jour comme de nuit, il ne s’éloigne toutefois jamais très loin d’un point d’eau, à la recherche de petits coléoptères. A l’approche du printemps, on peut entendre de petits jappements, signe que la saison de reproduction est ouverte. Les femelles pondent en amas et de façon fractionnée entre une dizaine et une cinquantaine d’œuf qui éclosent au bout de 5 jours pour ensuite se changer en têtard. La quête du Sonneur est disponible jusqu’au 31 octobre 2022.

Voici pour la présentation des quatre espèces à recherche en forêt. Pour y participer, c’est très simple. Il faut d’abord télécharger l’application INPN Espèces, disponible gratuitement sur Google Play et l’App Store puis rendez-vous dans l’onglet des quêtes. Cherchez ensuite celles s’intitulant « Mission forêt » et portant le logo de Noé. Vous pouvez ensuite rentrer votre observation en y ajoutant une ou des photo(s) puis le nom de l’espèce, en n’oubliant pas de l’enregistrer. Pour vous aider, voici un tutoriel vidéo qui vous montre comment ajouter votre observation depuis l’application.

En espérant vous voir encore plus nombreux en cette nouvelle saison !

Nous vous souhaitons de belles observations !